Emotion et effusion à Ndélé samedi 19 novembre 2011 avec l’arrivée dans cette ville meurtrie par des affrontements fratricides, de la Caravane de la Paix. La population de Ndélé veut la paix et l’a fait savoir. Une décision qui concerne notamment les deux principales ethnies Goula et Rounga, majoritaires dans la région et qui vivent depuis plusieurs années à couteaux tirés.
En prenant la parole durant les manifestations, Zakaria Damane et Abdoulaye Hissen, les principaux leaders des rebellions de l’Union des Forces pour la Démocratie et le Rassemblement (UFDR) et de la Convention des Patriotes pour la Justice et la paix (CPJP), ont tour à tour déclaré avoir « tourné la page de l’ennemie, et enterrer la hache de guerre ».
Une réconciliation applaudie par les membres du gouvernement qui ont fait le déplacement de Ndélé. Mais le médiateur de la République, Paulin Pomodimo, a quant à lui, demandé au gouvernement « d’œuvrer désormais pour la prévention des conflits dans cette partie du pays ».
Toutefois, la population de la région reste encore sceptique quant aux bonnes issues de cette nouvelle volonté de paix. Elle pense que « seule le désarmement des ex-combattants de l’UFDR et de la CPJP est gage d’une sécurité rassurante », comme l’a dit un responsable communautaire pendant la cérémonie.
Il faut rappeler que le 10 novembre 2011, les 2 chefs des rebellions de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) et l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) ont « mangé » dans un même plat, pour symboliser l’enterrement définitif de la hache de guerre après plusieurs années de conflits armés qui les opposent.
Du 11 au 18 septembre dernier, des affrontements meurtriers avaient éclaté entre les 2 factions rebelles. Ils avaient fait plus de 45 morts, d’importants dégâts matériels et plus de 6000 déplacés.
La Caravane de la Paix va encore sillonner les autres parties nord-est du pays.