Malgré l’interdiction des autorités militaires avant le réveillon du nouvel an, les tirs d’armes, pourtant interdits, ont bien été effectués dans plusieurs quartiers de Bangui. Ces tirs ont fait de nombreux blessés par balles.
Les Centrafricains, qui espéraient passer un réveillon calme, ont vu Bangui vibrer au rythme d’armes automatiques de différents calibres. Plusieurs personnes, dont des enfants ont été touchées par des balles perdues.
L’hôpital de Médecins Sans Frontières de Bonga-Bonga, dans le 1er arrondissement, a recensé plus d’une dizaine de blessés en majorité des adolescents. Dans la foulée, au quartier Damala, dans la commune de Bégoua, une fillette de trois a reçu une balle perdue dans sa jambe gauche.
« Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il s’est passé la nuit du réveillon. C’est un instant qu’on devrait célébrer en famille et c’est pendant ce temps que ma fille va être blessée par une balle. Nous l’avons conduit à l’hôpital et le premier diagnostique des médecins établissait que la balle reçue est sortie et elle est soumise à un suivi de 3 jours pour une dernière évaluation médicale », témoigne Alban Rosmon, père de l’enfant touchée.
Toujours à Damala, non loin de la maison d’Alban, trois enfants d’une même famille ont été aussi touchés par des balles perdues. Deux ont été hospitalisées à l’hôpital de MSF avant d’être libérés alors que l’un est encore sous surveillance médicale parce qu’une balle a percé son coup.
A quartier Boy-Rabe où habitent le président de la République et le ministre de la défense, les habitants ont déploré des détonations d’armes qui ont failli perturber cette célébration du nouvel an. Yann, dénonce cette pratique qui, selon lui, viole les droits de l’Homme.
« Les porteurs de tenue devaient respecter l’ordre émanant de leur hiérarchie. Il y a des personnes de troisième âge qui, à force d’écouter ces crépitements d’armes automatiques, pourraient subir une crise et la mort pourrait s’en suivre. Nous déplorons cette pratique », fustige-t-il.
Une mise en garde non suivie
Et pourtant, pendant la clôture de la 2ᵉ session ordinaire de l’Assemblée nationale, son président, Simplice Mathieu Sarandji, a appelé à la retenue et a demandé aux forces de l’ordre et de sécurité de veiller à ce qu’aucune détonation d’arme ne soit entendue.
« Toi qui provoques des dénotations dans la ville, cela pourrait causer de tort à ton prochain. Il peut être frappé par une crise cardiaque. J’ose croire que nos forces : les Faca, la gendarmerie et la police vont bien faire leur travail afin de faire régner la paix », déclarait-il.
Malgré la mise en garde de l’Etat-major des armées contre toute personne détentrice illégale d’armes de guerre, des tirs d’armes ont émaillé la capitale pendant le réveillon de la St Sylvestre 2024. Cette interdiction a visé aussi les forces de sécurité intérieure. Cependant, selon nos sources, des porteurs de tenues ont aussi tiré en l’air pour manifester leur joie durant ce passage de 2023 à 2024.
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