Lancé en 2016 après la crise militaro-politique, le Plan national pour le relèvement et la consolidation de la paix en République centrafricaine (RCPCA) s’est achevé en 2023. Avec un coût évalué à plus de 2.000 milliards de francs CFA, ce plan devait permettre au pays de renaître de ses cendres et d’amorcer le développement. Sept ans après, quel bilan et perspective pour le développement du pays?
A travers le RCPCA, le gouvernement centrafricain s’était engagé à restaurer la sécurité afin de permettre le retour de l’autorité de l’Etat dans les villes de provinces, la bonne gouvernance et la relance économique. En plus de la sécurité, le plan devait permettre à la République centrafricaine de disposer d’un cadre social meilleur ; c’est-à-dire, faciliter l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à une alimentation saine. Un volet important de ce plan était aussi la relance de l’économie au sortir de la crise. Sept ans après, ce plan souffre de réalisations visibles. Des habitants de certaines localités du pays réclament encore le renforcement en effectif et en matériels des forces de défense et de sécurité pour mieux assurer leur protection.
Du côté de la restauration de l’autorité de l’Etat, la question de la présence de certaines autorités se pose encore dans quelques provinces du pays, avec les difficultés de déploiement des agents de l’Etat, dont certains manquent de cadres de travail. Le système éducatif peine aussi à se relever. Les enseignants, les bâtiments scolaires et les matériels didactiques sont insuffisants.
Dans le secteur sanitaire, en dépit des actions de la Banque mondiale à travers le projet SENI, la situation reste alarmante. Le plateau technique reste inadéquat pour répondre aux besoins de la population. Mais certains volets du plan ont été confiés aux ONG, selon Edwige Opportune Pouninguiza Nguélébé, directrice de cabinet au ministère du plan.
« Il a permis qu’on retrouve un certain niveau»
« Il y a une partie du projet qui est confiée aux ONG mais aussi aux sectoriels. Il est vrai que le RCPCA n’a pas tout résolu. Mais, il a permis qu’on retrouve un certain niveau de développement. Même si cela est au-deçà des attentes », défend-elle.
Si pour beaucoup, le RCPCA n’a pas eu les effets escomptés, un nouveau plan national de développement est en élaboration pour une durée de 5 ans.
De nouvelles priorités
« Le RCPCA n’ayant pas atteint tout son objectif, nos priorités seront focalisées sur les axes du projet qui n’ont pas été développés », indique la directrice de cabinet du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale.
Ce nouveau plan intermédiaire de développement prendra en compte, selon son coordonnateur Gervais Magloire Doungoupou, la bonne gouvernance, l’Etat de droit et la sécurité. Cela devrait aussi stimuler la croissance économique, favoriser le développement du capital humain et des infrastructures.
En attendant la mise en œuvre de ce programme quinquennal, l’environnement économique fragilisé se relève progressivement grâce à la facilité élargie de crédit du FMI, octroyé en avril 2023 ainsi que de multiples financements de la Banque mondiale et de certains partenaires financiers.
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