Dans la Sangha-Mbaéré, pour éviter les vols de bétails et la destruction des champs, éleveurs et agriculteurs du secteur Kaka, situé à 25 kilomètres de Nola, s’engagent dans une entente communautaire. Une initiative des autorités locales à quelques jours du lancement de la transhumance.
Correspondance d’Aimé Fred Tanaïssé depuis Nola.
Cette initiative des autorités locales vise à prévenir les conflits ordinaires entre éleveurs et agriculteurs. La signature de cet engagement, ce 13 janvier, démontre la volonté des deux parties à rechercher la paix, seul gage du développement des activités agropastorales. Une initiative saluée par les différents acteurs.
« Cela peut faciliter la paix et la cohésion »
« Je souhaite qu’on vive en harmonie au lieu de créer des problèmes entre nous. Le fait de nous unir peut faciliter la paix et la cohésion entre toutes les communautés, notamment entre les éleveurs et les cultivateurs », a affirmé Alima Doui, une cultivatrice.
La majorité de la population de la Sangha-Mbaéré tire profit de l’agriculture et de l’élevage. Une cohabitation pacifique entre les différentes communautés favoriserait l’émergence du secteur. D’où cet appel à une prise de conscience collective.
« Qu’ils cessent avec ce comportement »
« Nous ne pouvons pas vivre sans les produits des cultivateurs. Là où on vit, ce sont eux qui nous protègent. Parfois, lorsque nos bêtes tombent dans un fossé, ils nous aident à les faire sortir du trou. Mais ce que nous déplorons chez eux, ils volent souvent nos bœufs. Je leur demande de cesser avec ce comportement », a déploré Amadou Ibrahim, un éleveur.
Selon les autorités qui attendent des deux parties la mise en application de leur engagement, l’objectif de cette initiative est de favoriser la paix et la concorde dans la région.
« Les éleveurs seraient aussi sereins »
« Il y a eu consensus entre eux ; même des pardons. Ceci renforce la cohésion sociale. Nous sommes en train d’entrer dans la période de transhumance. Si on ne gère pas cette affaire et qu’il n’y ait pas d’entente, la situation sera toujours la même. Donc, si la population est sereine avec les éleveurs, les éleveurs seront aussi sereins avec elle », a indiqué Geneviève Chour Gbadin, sous-préfète de Nola.
Depuis plusieurs années, les localités de Ngoulo, Carrefour Beya et Soza sont attribuées aux activités d’élevage. L’infiltration des cultivateurs dans cette zone, ces derniers temps, alimente des conflits et génère des violences dans la région.
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