13 femmes dont 10 sont accusées de pratique de charlatanisme et de sorcellerie, attendent toujours leurs procès à la prison pour femmes de Bossangoa. Certaines de ces femmes, ont passé plusieurs mois en prison sans un procès équitable, et/ou à l’absence d’un procès.
Les 12 femmes sur 13 emprisonnées, bénéficient toutes de la présomption d’innocence. Elles n’ont jamais été jugées par le tribunal de grande instance de Bossangoa. Une situation qui perdure depuis plusieurs mois. Selon le parquet de Bossangoa, « les prévenues ne sont pas jugées, simplement par ce qu’il n’y a pas de juge d’instruction à Bossangoa pour tenir les procès publics et les audiences foraines dans ces périodes de détention et par nécessité d’enquête préliminaire ».
Pour ce qui est des conditions de détention, il faut savoir que la prison pour femmes de Bossangoa n’offre qu’un repas par jour aux détenues. Pas de repas le dimanche. Or celles-ci viennent parfois des sous-préfectures et des communes éloignées de Bossangoa. Peu de chances donc que leurs familles leur apportent à manger le dimanche.
Une femme condamnée à 2 ans ferme pour « menaces de sorcellerie » par le tribunal de Carnot dans la Mambéré-Kadeï fait partie des détenues. La sorcellerie reste d’ailleurs le principal chef d’accusation contre ces femmes. Aucune d’entre elles n’est âgée de moins de 30 ans.
La maison d’arrêt construite par le Projet de la reforme de l’Etat de Droit (PRED) est encore inachevée. La tôle ondulée transparente n’est pas encore posée sur le toit de la maison, laissant ainsi un énorme troue sur le toit. Les toilettes aussi restent inachevées.
Les prisonnières sont parquées dans deux quartiers.