De nombreux enfants dont l’âge varie de 5 à 15 ans, ne fréquentent pas l’école à Bossangoa. Ils servent de guides à leurs parents aveugles. Malgré de multiples réflexions menées par les autorités locales et l’UNICEF, aucune solution n’a pu encore être trouvée, pour faciliter la scolarisation de ces enfants.
On les rencontre presque partout. Ils tiennent la canne de leur parent non-voyant et parcourent les rues toute la journée à la recherche de pitance. Ils sont à plaindre certes, mais le paradoxe est que les concernés se disent plutôt contents de leur sort.
Un journaliste de Radio Ndeke Luka a pu les observer. Ces gamins n’ont d’autres activités que de conduire leurs parents aveugles, devant les bureaux, magasins et mêmes chez certains particuliers pour mendier.
Pour eux, pas question d’aller à l’école. Même certains qui y été inscrits par des personnes de bonne foi, ont été retirés des classes par leurs parents aveugles. Pour la mairie de Bossangoa, « cette situation risque de compromettre l’avenir de ces enfants qui sont privés de l’éducation de base ».
La plupart d’entre eux, dorment à même le sol compte tenu de la précarité dans lesquelles vivent leur parents. La cécité à Bossangoa, est due à l’onchocercose, une maladie tropicale négligée, qui sévie depuis plusieurs décennies tout au long du fleuve Ouham.
Un programme de prévention contre l’onchocercose, permet pourtant à la préfecture sanitaire de l’Ouham, de distribuer des remèdes préventifs chaque année à la population de Bossangoa par des relais communautaires. En tout cas, pour l’instant, ces guides des victimes de l’onchocercose voient leur enfance volée et leur avenir sacrifié.