« Les caisses du DDR sont vides. Cette situation nécessite des nouvelles négociations avec les partenaires financiers de la République Centrafricaine, pour renflouer la caisse ». Telle est la substance de la déclaration faite le 1er décembre 2011 par le Président François Bozizé, lors d’une conférence d’une conférence de presse tenue au Palais de la Renaissance à Bangui.
Selon le président centrafricain, « les fonds qui ont permis de financer le début du processus de Désarmement Démobilisation et Réinsertion DDR, ont été injectés par la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) ». Et le crédit mis à la disposition de la Centrafrique pour le processus s’est épuisé à en croire le locataire du palais de la Renaissance.
François Bozizé a ainsi estimé qu’il est urgent, « d’engager des nouveaux pourparlers avec les partenaires financiers de la RCA. Nous sommes en négociations avec les Nations Unies, pour financer le DDR, dans le cadre du projet de Consolidation de la Paix », a-t-il précisé.
Le président a encore ajouté, au sujet de l’évolution du processus, que « le nord-ouest de la République centrafricaine a été complètement désarmé, et il ne reste plus que le centre et le nord-est ».
Au sujet de l’intervention américaine en Centrafrique, pour bouter la rébellion de la LRA de Joseph Kony, François Bozizé apprécie cette décision à sa juste valeur, avant d’affirmer « qu’il ne reste plus que sa mise en œuvre, qui relève du secret militaire ».
Pendant ce temps, une mission de vérification des effets de l’après processus du Désarmement démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants rebelles, séjourne depuis le 30 novembre dernier dans la préfecture de l’Ouham-Pendé. L’un des premiers constats révèle que les éléments démobilisés font déjà l’objet de rackets de la part des forces de l’ordre. Ce que déplore Jean-Jacques Demafouth, le chargé de réinsertion du programme DDR.
« Certes le calme est revenu dans la région » a déclaré à Radio Ndeke Luka Jean Jacques Demafouth, qui a conduit cette mission d’évaluation du processus de DDR. Selon lui, une chose reste inquiétante, celle « des forces de l’ordre qui demandent des formalités aux ex-combattants, avant de vaquer librement à leurs occupations ».
Le terme « formalité » selon Demafouth, veut dire « une corruption ». Il dénonce cette pratique et attire l’attention des éléments des Forces armées centrafricaines (FACA), par le biais du préfet de l’Ouham Péndé, afin de « garder une cohésion sociale entre FACA et ses ex-combattants qui se plaignent ».
Cette mission permet aussi d’organiser les ex-combattants, ceux qui ont accepté de regagner la vie civile, en association agro-pastorale et autres activités génératrices de revenu, pour leur réintégration dans la société.
Il faut rappeler qu’en septembre dernier, quelques semaines seulement après la démobilisation des ex-combattants de l’Ouham Péndé, les populations s’étaient inquiétées du fait que l’argent reçu par ces ex-combattants ne servait pas pour le développement comme le veut le processus. Selon un constat du correspondant de Radio Ndeke Luka à Bozoum et confirmé par quelques ex-combattants, la plupart gaspillent l’argent reçu dans la consommation d’alcool et le vagabondage sexuel. Très peu seulement ont pour le moment investi dans le commerce, l’élevage et les travaux champêtres.