Dans la ville de Bocaranga, les retournés campés sur le site du PK 3, à la sortie de la ville, axe Bozoum, traversent une situation humanitaire difficile. Les quelque 1500 personnes vivant sur ce site manquent d’eau potable, elles n’ont pas accès aux soins de qualité et ne sont pas protégées contre les feux de brousse.
De retour dans leur localité depuis 2020 après s’être refugiés au Cameroun, de nombreuses familles, vivant actuellement sur le site du PK 3 à Bocaranga, déplorent leurs conditions de vie. Ces dernières indiquent qu’elles ne bénéficient pas d’une prise en charge humanitaire conséquente.
Estimées à plus de 1500, ces personnes appellent le gouvernement et les acteurs humanitaires à voler à leur secours.
« Cela dure depuis 2022 »
« Nos enfants vivant sur le site de PK 3 sont renvoyés de l’école pour non-paiement de leurs frais de scolarité. Leur avenir est menacé. A cela s’ajoute, l’accès difficile à l’eau potable. Cela dure depuis 2022. Nous nous rendons dans la brousse pour chercher de l’eau alors qu’elle n’est même pas potable», déplore Gepté Tamilé, un père de famille.
D’autres témoignages révèlent que ces retournés ne bénéficient pas de soins de qualité et sont exposés aux maladies, à l’insécurité alimentaire et aux catastrophes naturelles.
« Nous avons de la peine à bâtir nos habitations de fortune. Nous sommes à la merci de la nature car nous dormons à ciel ouvert avec la fraîcheur et le vent. Ces conditions de vie nous exposent à des maladies et nous n’avons aucun moyen d’aller nous faire soigner », regrette Brigitte Fané, une ancienne refugiée.
De leur côté, les autorités locales tentent de répondre aux préoccupations de ces personnes mais elles n’ont pas de moyens de réponse humanitaire. Selon Ali Soumaïla, secrétaire général de l’Association des retournés de Bocaranga, les récents Plans de réponse humanitaire n’ont pas pris en compte leurs préoccupations afin de favoriser leur réintégration au sein de la communauté.
« Nous demandons un coup de main »
« Il faut voir les maisons dans lesquelles vivent ces 452 ménages. En plus, il faut apprécier la qualité de l’eau que nous consommons depuis plus de trois ans. Nous demandons au gouvernement de nous porter un coup de main », lance-t-il.
Même si ces retournés manifestent le désir d’être réinsérés et réintégrés dans leur communauté d’origine, la situation sécuritaire déplorable dans la région de Bocaranga menace encore la quiétude des habitants.
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