Inactif depuis plus de 10 ans, le port pétrolier de Salo, dans la préfecture de la Sangha-Mbaéré, était l’un des plus importants de la République centrafricaine après celui de Bangui. Cette inactivité prive la population de la région d’avoir accès aux produits pétroliers. Conséquences, les hydrocarbures deviennent non seulement de plus en plus chers mais cette situation fragilise aussi l’économie locale. Les habitants plaident pour la réhabilitation de cette structure.
Le port pétrolier de Salo est le deuxième à ravitailler la République centrafricaine en carburant après celui de Bangui. Cependant, depuis plus d’une décennie, cette infrastructure est abandonnée faute d’entretien. Pour de nombreux habitants, ce joyau, fierté de la ville de Salo, n’est que l’ombre de lui-même.
« Il y avait une main d’œuvre locale »
«A l’époque quand Socasp était ici, les activités économiques tournaient normalement. Il y avait une main d’œuvre locale qui favorisait l’essor économique du village. Mais depuis quelques années, ce n’est plus comme avant. Si les autorités songent à réhabiliter ce port, ce sera bénéfique pour nous », affirme Ella Namsenmo, une habitante de Salo.
Malgré la cessation des activités sur le site, des agents de sécurité s’y trouvent encore afin de veiller sur les installations. Marc Laguerre, chef de poste, compte sur les gouvernants pour la réhabilitation de ce port pétrolier, deuxième infrastructure la plus importante après celui de Kolongo à Bangui.
« C’était par voie navigable que le carburant arrivait. Une fois dépotée les hydrocarbures, on ramène les barges sur la petite île qui se trouve de l’autre côté du port. La population en profite pour le fond de cuve et ça leur ramenait un peu d’argent. Mais depuis que la Voie Navigable n’existe plus, il est difficile pour les gens qui vivent ici de s’en sortir. C’est un impératif pour le gouvernement de réhabiliter ce site », souhaite-t-il.
« Je ne sais pas ce que le gouvernement en pense »
En ce moment, toutes les installations du dépôt sont envahies par de hautes herbes. Les autorités locales se disent dépassées car toutes les démarches auprès de Bangui pour sa réhabilitation restent vaines.
« Il y avait un ministre qui était de passage ici et qui nous avait promis la reprise des activités sur le site. Nous avons accueilli cette annonce avec beaucoup d’enthousiasme mais voilà des mois après rien n’a été fait. Le port est envahi par de hautes herbes. Je ne sais pas ce que le gouvernement en pense. La réhabilitation de cette infrastructure réduira le chômage dans la localité », réagit Gilbert Mboutou, chef du quartier.
La fermeture du dépôt pétrolier de Salo, qui ravitaillait la région, est due au pillage du site par des éléments de la Séléka en 2013. Cette fermeture a entraîné non seulement la hausse du taux de chômage des jeunes dans la ville mais aussi la crise des produits pétroliers dans la région.
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