L’épidémie du VIH/SIDA a « une tendance à la stabilisation » en Centrafrique, avec le taux de prévalence passant de 6,2% de 2006 à 5,9% en 2010. C’est une indication du ministre de la Santé, de la Population et de la Lutte contre le Sida, Jean-Michel Mandaba, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida célébrée en différé ce samedi à Bangui.
Les nouvelles infections ont diminué chez les femmes de 15 à 49 ans (7,8% en 2006 contre 6,3% en 2010), a ajouté le ministre, citant les données de l’enquête à indicateurs multiples réalisée en 2010 et dont le résultat a été présenté en octobre 2011.
Le milieu urbain est considéré comme le plus infecté, comparé au milieu rural (10% contre 3,4%). Les jeunes les plus infectés sont ceux qui vivent dans les préfectures de la Nana-Mambéré (11,1% Nord-ouest), la Haute-Kotto (10,8% Nord-est) et le Haut-Mbomou également (10,8% Sud-est), selon l’enquête.
« Notre pays se doit d’intensifier la riposte avec un meilleur service de soins, de traitement et de soutien de qualité pour les personnes infectées et affectées par le VIH », en vue d’espérer atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015 en matière de lutte contre cette pandémie, a souligné le ministre de la santé.
Mais si la tendance est à la stabilisation, l’accès au traitement demeure difficile, a indiqué Joseph Grénbgo, directeur de l’Unité de cession de médicaments (UCM) qui assure la distribution des produits antirétroviraux dans le pays. Sur 250 000 malades nécessitant un accès aux ARV, 15 000 sont effectivement sous traitement.
En plus, pour des raisons de gestion, le Fonds mondial, le principal partenaire du gouvernement, a suspendu le financement du comité national de lutte contre le sida (CNLS) pour l’achat des ARV. Depuis le mois d’avril dernier, le Fonds mondial a décidé de ne financer plus que les produits réactifs pour le dépistage.
Reçu comme invité de la Rédaction de Radio Ndeke Luka, un responsable du CNLS a expliqué que ce progrès est « du est à une prise de conscience des centrafricains du danger du sida et le port correct et systématique du préservatif, notamment chez les jeunes, qui demeurent les plus infectés ».
Ibrahim Maiga, président du programme pays ONU Sida Centrafrique dans son discours de circonstance, a évoqué les progrès réalisés dans le monde malgré la crise économique et a fait savoir que « la riposte contre le sida pour ce siècle freine le décès de la mère et de l’enfant ».
Pour Julienne Kapita cheffe du Centre de Dépistage Volontaire (CDV) de à Bangui « le fait que l’Etat a mis gratuitement le teste de dépistage, c’est pour inciter tout le monde à connaitre son statut sérologique, pour maîtriser le cap de lutte contre cette maladie mortelle ».
Pour la célébration de cette journée, des activités ont été retenues entre autres une grande émission publique sur la lutte contre le VIH/Sida en synergie dans toutes les radios de la place à 17h00; une émission réalisée à Radio Ndeke Luka par un groupe de journalistes en partenariat avec l’Institut Panos Paris bureau Centrafrique.
Aussi l’Association Centrafricaine pour le Marketing Social (ACAMS), organise dans l’après-midi de ce samedi au lycée Marie Jeanne Caron une séance de communication sur la prévention du Sida et la promotion des textes portant sur les droits et devoirs des Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en République Centrafricaine.
Le thème la célébration de cette année est Objectif zéro : Zéro nouvelle infection à VIH, Zéro discrimination, Zéro décès liés au Sida. Célébrée dans le monde entier le 1er décembre de chaque année, la Journée mondiale de lutte contre le sida est souvent célébrée en différé en République Centrafricaine en raison de sa coïncidence avec la fête nationale.