Il y a cinq ans, le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés s’accordaient pour ramener la paix en République centrafricaine. C’est à travers l’Accord politique pour la paix et la réconciliation, négocié à Khartoum au Soudan et signé à Bangui. Il devrait permettre le désarmement, le rapatriement et la dissolution des groupes armés. Cinq ans plus tard, cet accord enregistre des avancées mais les défis demeurent importants.
Depuis la chute du pouvoir de François Bozizé en mars 2013, les groupes armés étaient devenus les maîtres absolus du terrain sur le plan sécuritaire en République centrafricaine. Ils tuaient et contrôlaient une part non-négligeable de l’économie du pays. Fragilisé par cette situation chaotique, le gouvernement du président Faustin Archange Touadera s’est vu obligé de négocier et a obtenu, le 6 février 2019 à Khartoum au Soudan, un accord de paix avec les principaux groupes armés.
Au bénéfice de cet accord signé à Bangui, des leaders de groupes armés sont promus au gouvernement. Ils doivent, cependant, faciliter le désarmement de leurs hommes, les cantonner et procéder au rapatriement des combattants étrangers qui sont dans leurs rangs.
Avènement de la CPC
Deux ans plus tard, l’UPC, le MPC, les 3R, une partie du FPRC et les Antibalaka aile Mokom, principales factions rebelles, dénoncent ledit accord ; signant un autre accord dit « de Kamba-Kotta ». Celui-ci donnera naissance à la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Ce tournant, dans la vie de l’APPR, va déterminer la suite avec de violents combats dès décembre 2020, entre cette coalition rebelle, dirigée par François Bozizé, et l’armée nationale, appuyée par les combattants russes et les casques bleus rwandais.
Des avancées enregistrées
Après cet épisode, certains groupes armés se sont auto-dissous. D’autres par contre, continuent la lutte armée. C’est le cas de l’UPC, de 3R et des Antibalaka, membres de la CPC qui ne reconnaît toujours pas l’accord. Cinq après, l’accord de Khartoum, la paix demeure fragile. Toutefois, des avancées ont été enregistrées sur le plan sécuritaire avec la reconquête, par les forces loyales, d’une grande partie du territoire. Même constat sur le plan humanitaire où les besoins ont sensiblement baissé grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire.
L’épineux problème de justice
Cependant, l’Accord politique pour la paix et la réconciliation n’a pas réglé le problème de justice, gage d’une réconciliation véritable, même si aujourd’hui certains leaders des groupes armés sont poursuivis par la Cour pénale internationale, la Cour pénale spéciale et les cours et tribunaux de la République centrafricaine.
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