Pour le 5e anniversaire de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA), Radio Ndeke Luka s’intéresse au volet réinsertion des ex-combattants. Certains de ces anciens rebelles ont changé de mode de vie grâce à leur réinsertion. C’est l’exemple de Dieu-béni et Jean-Rock rencontrés à Bangui.
Âgé de 41 ans, Dieu-béni est père de 14 enfants et vit avec 3 femmes. Teint noir, la taille moyenne, il a œuvré pendant 4 ans dans le groupe armé RJ-Belanga à Paoua dans Lim-Pendé (Nord-ouest). Après avoir déposé les armes il y a 5 ans, l’homme est devenu vendeur d’arachides et de haricots au marché Combattant, dans le 8ème arrondissement de Bangui.
Etant commerçant, Dieu-béni siège toujours au sein du comité consultatif de suivi de cet accord. Il regrette quelques dysfonctionnements.
« En 2019, je percevais bien mes indemnités »
« Lorsque j’ai déposé les armes, j’ai été recruté dans le Comité consultatif de suivi de cet accord. Je percevais bien les indemnités entre 2019 et 2021. Mais, c’est à partir de 2022 que les choses ne marchaient plus bien. Par exemple, c’est avec mes propres efforts que j’ai commencé à vendre pour prendre soin de mes enfants », déplore Dieu-béni.
Impatient de rentrer dans sa ville natale, Paoua, Dieu-béni aspire à la paix malgré les difficultés.
« Je ne pourrai plus reprendre les armes »
« Moi en tant que centrafricain, j’ai déjà déposé les armes et je ne pourrai plus les reprendre ou faire la rébellion, car j’ai dépassé ce niveau. J’aime la paix dans mon pays pour que ma famille et moi puissions rentrer chez nous et que mes enfants partent à l’école », affirme Dieu-Béni.
Coordonnateur général du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), Jean-Rock Sobi demande au gouvernement de payer les arriérés des ex-combattants tout en appelant les autres groupes armés à déposer les armes.
« C’est ça qui nous permet de prendre soin de nos familles »
« Lorsqu’on est en colère, il vaut mieux dialoguer afin de trouver des solutions au lieu de faire périr des innocents. J’appelle les groupes armés, qui œuvrent encore, à nous emboiter le pas. Au gouvernement, payez les arriérés des ex-combattants. C’est ça qui nous permet de prendre soin de nos familles », suggère Jean-Rock Sobi.
Ce 06 février 2024, l’Accord politique pour la paix et la réconciliation totalise 5 ans. Cependant, certains principaux points d’entente entre le gouvernement et les ex-rebelles ne sont pas tous respectés.
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