Dans la localité de Paoua, les paysans réussissent à consolider l’économie à travers des semences. Les produits de leur investissement leur rapportent non seulement de l’argent mais servent également pour l’autosuffisance alimentaire dans la région.
Paoua signifie cultiver la terre en dialecte Tali, une langue locale. Dans cette partie de la République centrafricaine, femmes et hommes s’organisent en coopératives pour produire des semences. Ces derniers s’activent dans la culture au sein du groupement « Autosuffisance alimentaire ».
En 2018, la structure a reçu de l’ONG WHH des semences améliorées qu’elle a fructifiées.
Objectif, satisfaire la demande
« Les semences que nous avons reçues de WHH ne sont pas seulement destinées à la consommation. Nous devons les multiplier car il y a beaucoup de cultivateurs à Paoua. Dans ce cas, nous devrions faire en sorte que lorsque surviennent des ruptures, qu’ils viennent acheter entre nos mains pour satisfaire la demande », a souhaité Marie Hélène Yanapoulé Poutia, une cultivatrice.
Ces coopératives bénéficient également du soutien technique de l’Agence centrafricaine de développement agricole (ACDA) dans la multiplication des semences améliorées.
« Ils ont obtenu un bon résultat »
« Quand WHH a constaté notre performance, elle a payé les semences améliorées au Burkina Faso. Par après, elle a identifié les groupements et les producteurs performants et leur a donné ces semences. L’ACDA nous a suivies et nous avons semé tout en respectant les périodes. Nous avons procédé à la récolte avant de la mettre en stock. Après cela, l’équipe de l’ONASEM est venue faire les prélèvements et le test de germination. Ils ont obtenu un bon résultat. C’est ainsi que le CICR est venu acheter », a fait savoir Evariste, secrétaire général de la coopérative.
Ce marché florissant et porteur de croissance rapporte de l’argent aux paysans. Lesquels ont participé, en janvier dernier, à la foire agricole à Bozoum dans le Nord-ouest du pays où une coopérative a pu récolter environ 120 millions de francs CFA après la vente des semences. Pour les acteurs, tout ceci est rendu possible grâce à la paix qui s’installe dans la région.
« Auparavant, il n’y avait pas de semences. Les événements malheureux ont fait que les cultivateurs ont perdu tout ce qu’ils possédaient. Avec le retour de la paix et de l’autorité de l’Etat, le gouvernement a mis à notre disposition des semences améliorées que nous avons réparties entre ces deux types de producteurs », a indiqué Sylvain Andjia Ngbanga, directeur de l’ACDA.
Aujourd’hui, ces cultivateurs sont heureux de disposer des hangars et des tracteurs pour la culture attelée. Objectif, transformer les difficultés en opportunités pour enfin être maîtres de leur destin grâce à la terre nourricière.
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