Le centre de santé de Ouadda, dans la Haute-Kotto, éprouve des difficultés de fonctionnement depuis plus de trois mois. En cause, des rumeurs de charlatanisme et de sorcellerie entre les personnels soignants. Conséquences, les patients ne bénéficient pas convenablement des premiers soins infirmiers dans la localité.
L’élément déclencheur de cette affaire, qui paralyse les activités au centre de santé de Ouadda, est le décès du chef dudit centre en novembre dernier des suites d’une courte maladie. Selon certains de ses collaborateurs, il serait victime de pratique de charlatanisme et de sorcellerie. Selon Hilaire Issaka, Major de cette formation sanitaire, la mort subite du chef du centre est à l’origine du départ de certains agents.
«Certains agents de santé ont désisté définitivement »
« Avant, le centre de santé fonctionnait normalement. Mais après le décès du chef de centre, certains agents de santé ont désisté définitivement car ils ont peur. Moi, en tant que natif de Ouadda, j’ai le courage de continuer à remplir mon rôle », déclare-t-il.
« Personne aujourd’hui pour nous soigner »
Pour l’instant,les habitants de Ouadda payent les conséquences de la paralysie des activités dans cette structure sanitaire. Natachaa accouché d’une fille à domicile, il y a un mois.
« Il n’y a donc personne aujourd’hui pour nous soigner après la mort du chef de centre. La matronne, pour me faire accoucher, a utilisé un sachet plastique et le cordon ombilical fut coupé à l’aide d’un couteau. Ici à Ouadda, c’est Dieu qui nous protège », témoigne la maman du nouveau-né.
Le ministère de la santé publique interpellé
Abdelkarim Nabia, deputé de Ouadda-Ouandja-Kotto demande au ministère de la santé publique de vite agir.
« On aurait dit que le chef de centre serait tué mystiquement par un agent qui convoitait son poste. La peur s’est emparée des autres et ces derniers sont obligés d’abandonner leurs postes. J’en appelle au ministère de la santé de vite trouver une solution au problème sinon le centre de santé sera déserté », alerte l’élu local.
Pour le moment, aucune enquête n’est ouverte sur ce présumé phénomène de pratique de charlatanisme et de sorcellerie qui regnerait dans cette formation sanitaire de Ouadda. En plus de ces soupçons, il se pose également le problème du manque de médicaments et d’un cadre décent de travail.
-Lire aussi : Centrafrique : face à des conditions de vie précaires, les habitants de Ouadda appellent à l’aide