La douane centrafricaine indique avoir démantelé un réseau de trafiquants illégaux de véhicules en provenance de Douala au Cameroun. Selon les responsables, deux véhicules ont été interceptés cette semaine alors qu’ils tentaient d’échapper aux services douaniers. Cependant, certains opérateurs économiques pointent du doigt la forte taxation de la société Mercure Logistics Centrafrique d’être à l’origine de cette pratique.
Les deux véhicules interceptés par les agents des douanes du Port sec du Pk 26 ont été présentés, ce 6 février, à la presse. Il s’agit d’un camion benne et d’une voiture d’occasion, dont les formalités administratives ont été biaisées par leurs importateurs.
« Ils ont mis une plaque normale sur le véhicule »
« Ce véhicule a quitté le Port autonome de Douala où ils l’ont dédouané à hauteur de plus d’1 million de francs CFA. Il restait des reliquats qu’ils devaient payer à destination. Malheureusement en cours de route, après avoir franchi le 1er poste de contrôle de Béloko, ils ont mis une plaque d’immatriculation normale sur le véhicule. Comme si le véhicule était régulièrement dédouané. N’eut été la vigilance des collègues du Port sec, ce véhicule serait sorti avec cette fausse plaque », a fait savoir Daniel Ngueremi, directeur général adjoint des Douanes.
Le propriétaire d’un des véhicules interceptés incombe la responsabilité de ce trafic illégal au conducteur à qui il a confié son véhicule.
« C’est lui qui m’a mis dans cette situation »
« Lorsqu’on a immobilisé le véhicule lundi, il y avait des effets dedans. A mon arrivée, je n’ai pas retrouvé ces effets. Pour moi, il est venu prendre pour partir avec. Les droits de douane et taxes sont obligatoires. En tant que citoyen, je suis obligé de payer. C’est le chauffeur qui m’a mis dans cette situation. Car, il est introuvable », a déploré Jean Rodolphe Bembe, propriétaire de l’un des véhicules saisis.
Pour de nombreux opérateurs économiques, l’avènement du groupe Mercure Logistics Centrafrique et la forte taxation qu’elle impose sont à l’origine de la faible importation des véhicules et autres produits depuis le Port autonome de Douala. A en croire ces hommes d’affaires, le réseau de passeurs illégaux s’st développé à cause de Mercure Logistics
Quant aux services des douanes, ils réaffirment leur engagement dans la lutte contre la fraude.
« Les fraudeurs creusent toujours leurs méninges »
« Nous sommes toujours vigilants. Les fraudeurs creusent toujours leurs méninges pour contourner les dispositions légales que nous avons mises en place. Celui-là, par exemple, a quitté le port de Douala avec une plaque de l’Europe. C’est en cours de route qu’il a pu changer. Et donc, notre enquête va remonter jusqu’au ministère des Transports, lequel est habilité à délivrer les plaques d’immatriculation », a conclu Daniel Ngueremi.
L’import-export connaît encore des difficultés le long du corridor Bangui-Douala. Le projet de modernisation des douanes mis en œuvre par le gouvernement et ses partenaires, n’est pas encore efficace face à la fraude douanière.
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