Les habitants des villages Bongombé 1 et 2 tirent la sonnette d’alarme face aux conséquences des détonations répétitives d’armes lourdes provenant du camp militaire de Béréngo. Ces derniers, qui se disent exaspérés, rapportent que beaucoup d’entre eux piquent des crises et plusieurs maisons d’habitation sont fissurées à cause des détonations d’armes.
Non loin du camp militaire de Béréngo, William et ses amis échangent au bord de la route sur une situation qui a eu lieu la veille. Selon le constat de Radio Ndeke Luka, au moins une vingtaine de maisons sont fissurées à la suite de détonations des armes lourdes dont les tirs ont été effectués dans la base russe de Bérengo.
En plus des tirs d’armes à répétition, les survols de la localité par des hélicoptères militaires renforcent l’inquiétude de la population.
« C’est aussi à cause des hélicoptères »
« Ces maisons sont fissurées à cause des détonations d’armes lourdes à répétition, non loin du camp militaire de Bérengo. C’est aussi à cause des hélicoptères qui passent ici tous les jours à basse altitude. Les militaires ne vont pas loin pour essayer leurs armes. Ils le font seulement à 100 m du camp », a déploré William, un habitant.
Ces détonations d’armes ne créent pas seulement des fissures sur des maisons. Elles provoquent aussi des crises chez les habitants, selon les responsables sanitaires.
« Moi-même, je suis traumatisée »
« Ces détonations d’armes provoquent régulièrement des traumatismes au sein de la population. Moi-même, quand j’écoute ça, je suis traumatisée. Les enfants et les personnes âgées ne cessent de piquer des crises suite à cette situation », a témoigné Célestine.
Décriées par la population, ces fréquentes explosions n’épargnent pas le lycée de Béréngo. Cet établissement scolaire est juxtaposé au camp militaire.
« On est obligés de les réanimer »
« Quand il y a une formation, comme ce qu’il se passe maintenant, les tirs retentissent à longueur de journée. Ceci met mal à l’aise nos élèves. On est parfois obligés de les réanimer. Lorsque les enfants entendent ces déflagrations en plein cours, ils perdent le fil dans la compréhension des leçons », a regretté Vincent de Paul Siroh, proviseur du lycée de Béréngo.
Pour les autorités locales, les champs de tirs doivent être faits loin des lieux habités.
« Qu’ils aillent un peu plus loin »
« Si la paix revient progressivement dans le pays, c’est grâce à ces soldats russes. Mais ce qui me préoccupe pour le moment, ce sont ces détonations d’armes qui occasionnent l’affaissement de plusieurs maisons de mes administrés. Nous demandons juste qu’ils aillent un peu loin pour faire leurs exercices de tirs », a suggéré Morin Vonguiabodé, chef du village Bongombé 1.
Les habitants qui piquent des crises après ces détonations d’armes sont souvent évacués pour des soins à l’hôpital de Pissa, à 10 kilomètres de ce camp militaire puisque le seul centre de santé de Béréngo ne dispose ni de personnel ni de matériels médicaux.
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