Alors que le président de la République cherche à renforcer les pouvoirs de l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences faites aux femmes et aux enfants, un cas d’évasion vient d’y être enregistré. L’évadé est un présumé auteur de viol sur mineure. Les parents de la victime soupçonnent la complicité du service chargé de la sécurité.
Alors qu’elle n’a que 13 ans, la fille de Jean a été violée par un homme de 40 ans, le 20 février dernier. Après identification du présumé auteur par la victime et après confirmation du viol par plusieurs services médicaux, le père a saisi l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants (Umirr). Cependant, il ne s’attendait pas à une déception.
« La corruption a pris le dessus »
« Il a kidnappé ma fille aux environs de 18h pour la libérer vers 23h00. Elle nous a confirmé qu’elle a été violée. Après des examens médicaux à l’hôpital de l’amitié, j’ai dressé une plainte que j’ai déposée à l’Umirr. Lorsqu’on a été convoqués, l’OPJ a placé en garde-à-vue le concerné. Bizarrement vers 20h00, l’officier a appelé ma petite-sœur pour lui faire savoir que le responsable de l’acte s’est évadé. Aujourd’hui, la corruption a pris le dessus à l’Umirr », a témoigné Jean, père de la victime.
Interrogés par notre rédaction, les responsables de l’Umirr confirment ce cas d’évasion sans pour autant en donner les circonstances. De son côté, le parquet de Bangui reconnaît des défaillances dans le système de sécurité, tout en indiquant que des mesures disciplinaires seront prises.
Répondre devant la justice militaire
« Le système de sécurité mis en place présente des défaillances. C’est pour cela que nous parlons d’évasion. Généralement dans ces cas de figure, le directeur de l’unité informe le procureur de la République de l’évasion. L’OPJ chargé de la sécurité qui, par inadvertance, n’a pas bien fait son travail fera l’objet d’une poursuite devant la justice militaire, assortie de sanctions disciplinaires », a fait savoir Benoît Narcisse Foukpio, procureur de la République.
Cette évasion dans les locaux de l’Umirr n’est pas une première. Ce n’est pas la première fois, non plus, que des victimes pointent du doigt la complicité des agents de cette unité qu’ils accusent de corrompus.
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