Si les projecteurs sont braqués sur les activités des femmes à Bangui à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Radio Ndeke Luka s’intéresse à quelques-unes de la ville de Bossangoa dans l’Ouham. De cultivatrices aux commerçantes en passant par des fonctionnaires et employées, elles sont nombreuses à relever le défi du quotidien pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Bien que de nombreuses femmes centrafricaines aient un emploi à plein temps, la cherté de la vie les oblige à travailler davantage pour arrondir les fins de mois difficiles. Ces femmes s’assument avec succès entre la gestion des boulots, les enfants et la vie conjugale.
Sage-femme et âgée d’une cinquantaine d’années, Eulalie Zoé Déganaï tient un restaurant à côté de l’hôpital du district sanitaire de Bossangoa. Vu ses multiples taches professionnelles, elle partage son temps entre son job d’équipe cadre du district et gestionnaire d’un mini-restaurant. Après une formation en ligne, Eulalie fait de la transformation des produits locaux.
Joindre le deux bouts
« J’ai ouvert un petit restaurant là où les gens peuvent venir se rafraîchir. En plus, je transforme des produits locaux, notamment le lait du corps, les crèmes, les savons liquides, le shampooing pour les cheveux et les lotions. Il y a beaucoup de choses que je fais en vue de joindre les deux bouts », détaille-t-elle.
Chantal Bria est directrice d’une école. Pour bien s’occuper de sa famille, elle s’est lancée, avec sa fille, dans la fabrication du savon artisanal communément appelé « savon acide ». Ce commerce lui permet de gagner quelques sous supplémentaires afin de joindre les deux bouts.
« Devenir autonome »
« J’initie ma fille dans plusieurs activités commerciales. Je lui ai appris à faire de la pâtisserie. A côté aussi, je pratique la saponification. L’objectif est de la rendre autonome et entreprenante pour qu’elle soit responsable de sa famille demain», explique Chantal.
Odette Namsona est cultivatrice. Elle a un champ de maïs, de manioc et bien d’autres. Cependant, l’argent gagné à travers la vente de ces produits, selon elle, ne lui permet pas de répondre aux besoins de sa famille. Pour faire face à ses besoins, elle est obligée d’ouvrir une épicerie.
« Je ne peux toujours pas attendre la récolte pour faire vivre ma famille. Je dispose également d’une épicerie où je vends des graines de courge, des sésames, du sel et tout ce qui peut permettre à un ménage de bien préparer la nourriture. Je ne peux rester les bras croisés et attendre mon époux », raconte-t-elle.
Malgré la persistance des pesanteurs socioculturels, les femmes de Bossangoa se battent au quotidien pour le minimum vital afin de contribuer au bien-être social de leurs familles et par voie de retour, le relèvement de leur localité.
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