Les routes centrafricaines tuent plus que d’autres maladies à Bangui. C’est le constat fait par Radio Ndeke Luka ce 15 décembre 2011 à Bangui. Selon des sources hospitalières, 7 décès sur 10 sont liés aux accidents de circulation. Un constat fait suite à la publication du rapport de l’organisation internationale Médecin Sans Frontière.
D’après les principaux centres hospitaliers de la capitale centrafricaine, le taux élevé de mortalité ces dernier temps à Bangui et dans certaines régions du pays, est dû à plusieurs facteurs, mais le principal reste des cas d’accidents.
Plusieurs responsables des différents services de l’Hôpital Communautaire et de l’Hôpital de l’Amitié, deux principaux hôpitaux du pays, évoquent pour leur part, la multiplication des cas d’accidents de circulation routière, les retards pris par certains malades avant de se présenter à la consultation et le manque des médicaments disponibles aux services des urgences pour les 1ers soins.
Quelques victimes d’accidents de circulation rencontrées aux services de la traumatologie de l’Hôpital communautaire dénoncent le laxisme du personnel soignant.
Un médecin du service des urgences a déclaré sous couvert de l’anonymat à Radio Ndeke Luka que la plus part des malades, arrivent déjà à moitié mort à l’hôpital. « Les malades préfèrent maintenant pratiquer de l’automédication et ils attendent que le cas arrive à un stade termino-terminal pour se rendre à l’hôpital », a-t-il ajouté.
A l’hôpital de l’Amitié, les patients rencontrés par Radio Ndeke Luka ont affirmé quant à eux que « quelque soit l’état du malade, il faut avoir suffisamment de l’argent pour prétendre à un soin ; sinon, c’est le chacun pour soit, Dieu pour tous ».
Dans tous les cas, ce rapport du MSF vient remettre sur table, la question du statut réel de la République centrafricaine en matière de soin de santé. Est-elle un Etat dont l’urgence humanitaire est définitivement close ? Ou a-t-elle encore de l’assistance humanitaire ?