A Obo, dans le Haut-Mbomou, le marché et certains services publics sont paralysés depuis quelques jours. Cette situation pénalise ceux qui veulent s’approvisionner en produits vivriers et de première nécessité. Les miliciens A Zande Ani Kpi Gbé sont pointés du doigt d’être à l’origine de cette paralysie.
Tout à commencer vendredi 8 mars lorsque des éléments de la milice A Zandé Ani Kpi Gbé ont intercepté un véhicule dans un convoi de la Minusca qui se dirigeait vers Mboki. Jugeant le camion suspect, ils l’ont fouillé en présence des casques-bleus et ont fait descendre des marchandises parce qu’ils estiment que ces produits allaient être acheminés aux éléments de l’UPC qu’ils combattent.
En réaction, des éléments des Forces armées centrafricaines ont arrêté quelques auteurs de cet acte. Contacté par Radio Ndeke Luka, Michel Koumbo Yéki, délégué des miliciens A Zandé Ani Kpi Gbé confirme le fait et indique que l’acte de ses éléments a été salué par la population. C’est pourquoi, selon lui, en guise de protestation, la population a refusé de vendre au marché.
Mais d’autres sources indépendantes contactées par Radio Ndeke Luka indiquent que c’est la milice A Zandé Ani Kpi Gbé qui a interdit la tenue des marchés quotidien et hebdomadaire à Obo.
Selon plusieurs habitants de Obo, cette situation a poussé le préfet du Haut Mbomou à suspendre les activités administratives, demandant aux enseignants et personnels soignants de rester à la maison. Hier lundi, par exemple, il n’y a pas eu de marché ni de cours dans les établissements scolaires de la ville.
Contacté, Jude Ngayako, préfet du Haut Mbomou rejette l’information selon laquelle il aurait recommandé la paralysie des services publics mais tout en s’interrogeant que si les fonctionnaires ne mangent pas, comment peuvent-ils travailler ?
La région du Haut-Mbomou fait face à des violences armées ces derniers temps. La sécurité et la quiétude de la population sont de plus en plus fragiles avec la création en mars 2023 de la milice A Zandé Ani Kpi Gbé qui prétend mettre fin à la rébellion de l’UPC dans la région.
En visite à Obo début mars, le ministre de la Défense nationale a appelé tous les civils qui possèdent des armes à les déposer. Cependant, les miliciens A Zandé Ani Kpi Gbé ont conditionné leur désarmement à celui des éléments de l’UPC.
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