Crépin Mboli-Goumba sera situé sur son sort le 27 mars prochain. Poursuivi pour outrage à magistrats, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bangui a requis, ce mercredi, une peine d’un an et des dommages et intérêts de 500 millions de francs CFA contre lui. L’affaire est mise en délibéré.
L’audience s’est ouverte ce matin peu avant 9h30 par les exceptions en nullité soulevées par les avocats de l’opposant. Ceux-ci ont contesté la légalité du procès-verbal de l’interrogatoire fait par l’Office central de répression du banditisme (OCRB), la plainte de la partie civile jugée falsifiée et la procédure de citation directe dans une affaire de flagrant délit.
Les avocats de la défense ont aussi demandé la restitution des biens de Crépin Mboli-Goumba et de son épouse confisqués lors de leur interpellation à l’aéroport de Bangui. Ils fondent leurs arguments sur l’article 157 du Code de procédure pénale, dénonçant la violation du droit de leur client.
Cependant, le procureur Benoît Narcisse Foukpio et le conseil de la partie civile, Me Rigo-Beyah Parse, n’ont pas partagé cet avis. Dans sa décision avant de dire le droit, le président du tribunal a décidé de suivre l’accusation en ouvrant le débat sur le fond, ordonnant ainsi la restitution du téléphone et de l’ordinateur de Péguy Mboli-Goumba, épouse du prévenu, non concernée par l’affaire.
Une décision qui, selon l’accusé, a légalisé ce qui est illégal : « mes droits ont été bafoués. Je ne veux pas être un acteur d’un paradoxe de justice », a-t-il dénoncé avant de demander à comparaître sans ses avocats. Lesquels ont aussitôt quitté le prétoire, laissant leur client seul, plongé dans un silence, ne répondant à aucune question mais parfois souriant face à certains propos et affirmations du procureur.
La partie civile représentée par Me Rigo-Beyah Parse a soutenu que les 4 magistrats plaignants ont été diminués dans leur dignité par Crépin Mboli-Goumba et a demandé 125 millions de dommages et intérêts pour chacun. Une trajectoire suivie par le procureur qui requiert une peine d’un an et 125 millions de dommages et intérêts pour chacun des plaignants.
Cette position a contraint le prévenu Mboli-Goumba de sortir de son silence et de parler d’une victoire morale. Il met en avant l’absence d’une enquête pour faire la lumière sur les accusations qu’il a portées, il assume qu’il dispose des preuves mais qu’il refuse par conscience de parler.
Enfin, il rappelle au procureur les faits qu’il a évoqués dans sa conférence de presse querellée et au président de l’audience ses actes dans l’affaire qu’il a dénoncée.
Sur ce, l’affaire est mise en délibéré le 27 mars prochain.
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