A Bocaranga, dans l’Ouham-Pende, l’unique abattoir de la ville est dans un état de délabrement avancé et n’offre plus un cadre décent pour l’abattage du bétail. Selon ceux qui vivent aux alentours, la structure dégage une odeur nauséabonde ; ce qui les inquiète pour leur santé.
Construit en 1956, l’abattoir de Bocaranga ne répond plus aux critères établis pour offrir de la viande saine à la population. Presque toutes les installations sont devenues obsolètes.
Les activités quotidiennes des bouchers n’offrent plus un bon environnement de vie à la population riveraine.
Une inquiétude sanitaire
« Le manque d’entretien de cet abattoir nous pollue l’environnement avec l’odeur qu’il dégage. Nous craignons pour la saison des pluies qui arrive et le risque qu’elle draine les saletés dans nos quartiers respectifs. C’est un problème de santé publique. Notre vœu est que l’endroit soit entretenu pour le bien-être de tous », a souhaité Marina Yérimon, une habitante du quartier Mbima.
Ce délabrement avancé inquiète les usagers de ce service public. Certains évoquent des risques liés à la consommation de viande mal traitée.
« Je dépense plus de 15 à 20 000 francs CFA par mois pour les soins de ma famille à cause des mauvaises odeurs dégagées par ce site d’abattage des bêtes. Le mauvais entretien de la viande qu’on nous envoie sur le marché local risquerait de nous créer des soucis de santé. Les autorités du pays doivent faire quelque chose », a plaidé Jonas Singuédji, un habitant de Bocaranga.
Services vétérinaires dépassés
Pour les responsables des services de la santé animale, les différentes installations de cet abattoir sont désuètes. L’unique forage du site est hors d’usage. La piste de traitement des bœufs est en ruine et la toiture a été emportée par le vent. Le service vétérinaire de Bocaranga, dépassé, appelle à l’aide.
« Il est urgent que le département de l’Elevage et de la Santé animale puisse procéder à la réhabilitation de cet abattoir. L’état des lieux est déplorable et cela ne tient plus pour nous offrir un cadre normal pour nous permettre de bien travailler», a lancé Paul Sénégoun-gna, un vétérinaire.
Si la Société d’Etat de gestion des abattoirs (SEGA) de Bangui est en cours de réhabilitation, la plupart de ces services de provinces ne répondent plus aux critères définis pour les abattages du bétail.
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