Faisant face à la montée de l’insécurité dans la préfecture du Haut-Mbomou, le gouvernement annonce le déploiement des soldats russes dans la région afin de renforcer le dispositif sécuritaire. Annonce faite hier par Maxime Balalou, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Connue pour être un foyer de tension et d’insécurité entre milices rivales, la préfecture du Haut-Mbomou accueille un premier groupe de soldats russes en appui aux Forces armées centrafricaines (Faca) en activité dans la région.
L’annonce de ce déploiement intervient après plusieurs appels lancés par les habitants et les autorités locales du Haut-Mbomou aux autorités de Bangui. Si l’UPC s’était implantée dans cette partie du pays depuis 2019, la création de la milice A Zandé Ani Kpi Gbé vient exacerber la situation, marquée par de multiples affrontements violents entre les deux parties belligérantes.
La milice « Azandé Ani Kpi Gbé », qui veut dire en français « Beaucoup de Zandés sont morts », a été créée en mars 2023 comme une réponse aux exactions des groupes armés sur la population des régions du Haut-Mbomou.
Arrêter les exactions
Après plusieurs appels au déploiement des forces régulières afin de maintenir l’ordre dans cette partie du pays, le gouvernement a finalement dépêché une équipe de militaires russes afin d’appuyer les Forces armées centrafricaines présentes depuis quelques années dans la région.
« La situation est difficile à Obo, mais au moment où je vous parle, des instructeurs russes ont été déployés dans la localité pour soutenir les Faca. C’est une importante mission de paix afin de permettre justement aux miliciens Azandé Ani Kpi Gbé d’arrêter de créer des problèmes parmi la population », indique le porte-parole du gouvernement.
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Faire un travail de fond
A en croire le porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, cette mission procédera à un travail de fond afin de ramener la paix dans le Haut-Mbomou.
« Un travail de fond est fait pour permettre à ce que cette situation soit réglée au plus vite. Nous avons également des informations au niveau de la Minusca faisant état d’un nombre important de véhicules qui ont été bloqués par cette milice. Le gouvernement y travaille pour qu’une solution soit trouvée. Des actions vont être menées pour sécuriser totalement le Haut-Mbomou, dont les populations souffrent du comportement des groupes armés de l’UPC et d’Azandé Ani Kpi Gbé », précise Maxime Balalou.
La présence des instructeurs russes dans la ville est confirmée par des habitants d’Obo contactés par Radio Ndeke Luka. Début mars 2024, le ministre de la Défense, Claude Rameaux Biro, en visite à Obo, avait appelé tous ceux qui détiennent des armes à les déposer. Une demande mal accueillie par la milice Azandé Ani Kpi Gbé qui exigeait, pour sa part, le désarmement total des combattants de l’UPC.
Depuis mars 2023, les villes de Zémio, Mboki et Obo dans le Haut-Mbomou, sont plongées dans une impasse sécuritaire après la création de la milice A Zandé Ani Kpi Gbé. Ce mouvement, qui se revendique d’un « groupe d’autodéfense », s’est fixé l’objectif de défendre la population face aux exactions des éléments de l’UPC dans la région.
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