Un jour après la tuerie de masse dans la périphérie de Bohong, dans l’Ouham-Pendé, les réactions affluent. Des voix s’élèvent pour condamner ce massacre et réclamer la traduction des auteurs en justice.
C’est la consternation totale au sein de l’opinion nationale après le massacre survenu, ce 03 avril, dans la localité de Bohong où on dénombre au moins 18 civils, tués par des présumés rebelles des 3R de la CPC, selon certaines sources locales.
L’Association Nouvelle Vision Gbaya Kara demande, quant à elle, l’ouverture d’une enquête judiciaire.
« Nous appelons le gouvernement de ce pays à jouer son rôle comme celui-là qui a le devoir d’assurer la sécurité de sa population. J’en appelle également au gouvernement d’ouvrir des enquêtes et que les auteurs soient traduits devant la justice afin d’apaiser non seulement la tension qui prévaut dans la localité mais aussi faire justice à ceux qui ont vécu ce drame », a souhaité Thierry Ezéchiel Yongo, président de cette association.
Même son de cloche avec d’autres organisations de ressortissants des préfectures de Nana-Mambéré et de l’Ouham-Pende. Le Réseau de la Jeunesse Mboum pour le Développement (RJMD) demande au gouvernement de tout mettre en œuvre « pour traquer, arrêter et traduire les auteurs, coauteurs et commanditaires de cette hécatombe devant les juridictions compétentes pour qu’ils répondent de leur acte ».
Si d’aucuns demandent l’ouverture d’une enquête judiciaire, l’opposant Martin Ziguélé demande au gouvernement de joindre la parole à l’acte en mettant en œuvre la loi de la programmation militaire. Celle-ci prévoit le passage de l’armée centrafricaine d’une armée de projection à une armée de garnison.
« Il faut que nous passions de la parole à l’action »
«Cet évènement nous interpelle au plus haut point parce qu’il démontre que le problème de la sécurité de nos populations à l’intérieur du pays demeure inquietant. Non seulement une action d’urgence doit être faite pour protéger l’ensemble des populations qui sont exposées à ce type de drame, mais aussi il faut que nous passions de la parole à l’action. Il faut que la loi de programmation militaire puisse être exécutée, que l’état des lieux en ce qui concerne l’armée de garnison nous soit fait », a rappelé le président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).
Des poursuites judiciaires annoncées
De son côté, le gouvernement a réagi à travers un communiqué signé par son porte-parole. Dans cette note, il condamne cet acte qu’il qualifie d’une « attaque sordide » et l’attribue aux éléments des 3R, membres de la CPC.
La note indique que ce massacre vise à saper les efforts en faveur de la consolidation de la paix tout en soulignant que les responsables de cet acte contre « la paisible population de Bohong ne resteront pas impunis ».
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