Presque une semaine après le massacre de civils dans la localité de Bohong dans l’Ouham-Pende, la justice ne s’est pas encore officiellement prononcée sur cette affaire alors que les attentes sont fortes. Ce massacre, attribué aux hommes armés des 3R, a coûté la vie à près d’une vingtaine de personnes. Jusque-là, ni les organisations des droits de l’Homme, ni les parquets de Bangui et de Bouar n’ont officiellement réagi.
Au lendemain du drame survenu non loin de Bohong, dans la préfecture de l’Ouham-Pende, le gouvernement avait, dans un communiqué, condamné le massacre de 16 civils et promis de punir les auteurs. Près d’une semaine après cette sortie, la justice ne s’est pas encore officiellement prononcée sur le dossier.
Alors que les ressortissants de cette localité parlent d’une vingtaine de morts et exigent l’ouverture d’une enquête judiciaire ainsi que la traque des responsables de cette tuerie de masse, le silence se fait observer même du côté des organisations de défense des droits de l’Homme. De nombreuses organisations contactées par Radio Ndeke Luka assurent être en train de recueillir des éléments pouvant leur permettre de réagir.
Sur le terrain, le bilan des tueries pourrait être revu à la hausse, selon les autorités locales.
« Pour le moment, le village est calme »
« D’après les dernières informations que j’ai reçues, un homme qui vit un peu plus loin de l’endroit du drame avec sa femme enceinte et ses deux enfants, seraient aussi tués par ces hommes. Cette information peut sembler vraie parce qu’après le massacre, on n’a pas revu cet homme et sa famille. Pour le moment, le village est calme et les corps des victimes ont été enterrés dans trois fosses communes », a affirmé Jean Ndio, conseiller municipal de Bohong.
Pour rappel, le 2 avril dernier, des hommes armés assimilés à des rebelles de 3R, membres de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), ont appelé des habitants d’un village périphérique de Bohong pour une réunion de paix à la suite d’un cas de vol de bétail. Après avoir répondu à cet appel, ces habitants ont été froidement abattus par ces hommes en armes. Le bilan, encore provisoire, fait état d’au moins 18 morts. Un massacre qui a suscité de l’indignation de tout le pays.
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