Le ministère de l’Administration du Territoire se saisit de l’affaire d’occupation d’une partie du territoire centrafricain par le Cameroun dans l’Ouest du pays. Une mission de la commission nationale chargée de la gestion des frontières a séjourné durant 72 heures à Cantonnier pour évaluer la situation.
Cette mission tant attendue par la population de Cantonnier et Béloko intervient à deux mois de la 6e session de la Commission des frontières RCA/Cameroun, prévue en juin prochain à Bangui. Les membres de la délégation ont rencontré les autorités camerounaises et ont exposé la situation.
« Nous allons tirer notre conclusion »
« On a échangé avec les autorités camerounaises sur la question mais d’ores et déjà, nous avons fait déplacer un de nos géomaticiens qui, à l’aide son appareil, a pu identifier les bornes de nos frontières. La gestion de nos frontières ne peut être faite de manière camouflée car même grâce au satellite et avec les données chiffrées, on déterminera les limites frontalières. Nous allons tirer notre conclusion », précise Rémy Zoungalani, secrétaire général de la Commission nationale chargée de la gestion des frontières.
Une mission d’espoir
L’espoir renaît au sein de la communauté centrafricaine de Cantonnier qui compte sur cette mission pour libérer une partie du territoire occupée par le voisin camerounais.
« Je demande à nos autorités de tout faire pour qu’on puisse retrouver notre intégrité territoriale. Notre territoire est occupé par les Camerounais et ils l’exploitent. Il nous faut trouver une solution définitive », souhaiteSamuel Nzapayéké, habitant de Cantonnier.
Cette descente sur le terrain du département de l’Administration du territoire redonne espoir aux autorités locales qui ont toujours décrié l’occupation d’une partie du territoire centrafricain par le Cameroun.
«Cette mission nous rassure et nous espérons qu’il y aura sous peu une solution. Notre doute est que nous perdions un jour nos terres sur lesquelles ont vécu nos ancêtres. Le Cameroun avait récupéré Bakassi donc nous espérons aussi pour notre cas », espère Guy Mbah Ringo Bardé, maire de la commune de Koundé.
Selon nos informations, les résolutions issues de la 5e session de la Commission des frontières entre la RCA et le Cameroun, l’année dernière à Yaoundé, n’ont pas encore porté de fruits.
L’occupation d’une partie du territoire centrafricain par le Cameroun a fragilisé, ces derniers temps, les liens communautaires entre les deux peuples frères.
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