A Bocaranga, dans l’Ouham-Pende, de nombreux cas de violences sexuelles sont répertoriés ces derniers temps. Les éleveurs à la recherche de pâturage sont cités comme principaux auteurs de ces actes aux alentours de la ville. Une situation qui, selon les habitants, impacte négativement le bon déroulement des activités champêtres.
D’après des témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka, les victimes sont principalement des femmes cultivatrices. La plupart portent des blessures sur le corps en plus du fait soient violées. De nombreuses sources locales accusent les éleveurs transhumants d’être à l’origine de ces actes.
« Ils m’ont brutalisé »
« Ils ont débarqué sur moi en pleine nuit alors que je dormais dans ma petite maison au champ. J’ai voulu alerter le voisinage mais ils m’ont brutalisée avant de coucher avec moi par la force. Ils m’ont frappé avec un gourdin et je me suis évanouie. Ils ont fui quand ils ont remarqué que les gens voulaient me porter secours. J’étais évacuée d’urgence à l’hôpital afin de bénéficier de soins intensifs », témoigne une victime.
Malgré les multiples campagnes de sensibilisation pour une transhumance apaisée, les habitants de Bocaranga demeurent toujours inquiets. Les leaders communautaires craignent que cette pratique génère des tensions au sein des communautés. Pauline Beane Ouikalaya, vice-présidente de l’Organisation des femmes de Centrafrique (OFCA) de Bocaranga, indique qu’elle a déjà répertorié plusieurs cas au sein de son organisation.
Des mesures doivent être prises
« Le taux de ces violences augmente de jour en jour. Aujourd’hui, les femmes craignent de se rendre au champ par peur d’être victimes de viols de la part de ces éleveurs armés. Mais si elles ne se rendent pas aux champs, comment parviendront-elles à prendre soin de leur famille ? Il faut que les autorités locales puissent prendre des mesures contre ces pratiques », suggère-t-elle.
Ces derniers temps, la ville de Bocaranga et ses alentours connaissent une recrudescence d’insécurité. Pour cause, les hommes armés des 3R, actifs dans la localité, multiplient les exactions sur les civils.
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