Alors qu’on célèbre, ce 1er mai, la Fête du travail, beaucoup de syndicalistes déplorent un recul considérable des droits des travailleurs en République centrafricaine. Ils regrettent que, devant la précarité de l’emploi, des travailleurs sont obligés de travailler même dans des conditions les plus déplorables.
Salaires insignifiants, licenciements abusifs, non-prise en charge sanitaire, non déclaration du personnel de certaines sociétés privées et parapubliques à la Caisse nationale de sécurité sociale, sont entre autres des droits des travailleurs en recul pour le moment en République centrafricaine.
De nombreuses organisations syndicales estiment que depuis des décennies, la situation ne fait qu’empirer.
« Le moral du fonctionnaire est affaibli »
« Nous qui travaillons dans le secteur public, on est régulièrement victimes de ce genre de choses. Les lois qui devaient nous protéger sont toutes tombées en désuétude. La loi dit que lorsqu’un fonctionnaire est malade, l’Etat prend en charge 80% de ses soins. Mais aujourd’hui, celle-ci ne s’applique pas aux fonctionnaires. Du coup, le moral du fonctionnaire est affaibli », déplore Thomas Ngolomi, secrétaire général adjoint du Syndicat national des métiers en Centrafrique.
L’Inspection générale du travail mise en cause
De leur côté, certains syndicats déplorent les litiges entre employés et employeurs et le laxisme de l’Inspection générale du travail.
« L’Inspection du travail fait son boulot. Mais, il y a certaines brebis galeuses qui n’arrivent pas à donner satisfaction aux confrères qui se trouvent dans ces situations de difficulté », regrette Guillaume Brassi, membre de la Fédération dynamique des enseignants.
Au ministère du travail, c’est un avis contraire. Le département allègue que l’Inspection du travail exerce son rôle dans les règles de l’art.
« Ce sont des propos qu’on tient souvent contre tous ceux qui sont des juges. Moi, je ne défends pas les brebis galeuses. Mais lorsque vous avez en face de vous deux interlocuteurs, l’employeur et le travailleur, le plus souvent, le travailleur veut gagner plus d’argent. Or, la loi est claire. Il y a un gagnant et un perdant. Tous ceux qui ont été illégalement licenciés, est-ce qu’ils n’ont pas eu gain de cause ? », se demandeJean Paulin Sangata, directeur général de la protection sociale au ministère du Travail.
Aujourd’hui, beaucoup de travailleurs souhaitent la relecture du Code de travail, la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail dans les administrations tant publiques que privées. Même si le gouvernement a revalorisé en 2021 le salaire minimum, beaucoup d’employeurs ne l’ont pas pris en compte dans le traitement de leurs employés.
-Lire aussi : Centrafrique: le GSTC éclabousse le gouvernement avec quatre nouvelles revendications.