Une année qui s’achève est toujours l’occasion d’un bilan. Que retiendront les centrafricains de 2011 qui s’achève ? Les élections ? Les émeutes du KM5 ? Les affrontements de Bria ? La hausse des prix des denrées, les grèves, les pénuries ? Radio Ndeke Luka revient sur quelques faits saillants des mois écoulés.
- A comme Abus de pouvoir
La liste pourrait être longue. Rappelons simplement le dernier incident survenu en début de semaine. L’acte dépasse l’entendement de plus d’un. Les curieux et passants devant la kermesse Bonga-Bonga ont vécu dans la soirée du 27 décembre, un spectacle digne d’un film de Western. Teddy Bozizé, très remonté par la jalousie aurait décidé d’enterrer vivant 2 jeunes au cimetière Ndrès à Bangui. Il les suspecterait de courtiser sa fiancée depuis la France.
Cet acte jugé de barbare par les témoins de l’événement, vient gonfler la liste des autres cas de violences commis le plus souvent sur la population de Bangui par les éléments de la garde du président de la République Centrafricaine François Bozizé.
Dans les faits, explique Justin Dédé Sombo ce 28 décembre sur les ondes de Radio Ndeke Luka, « tout est parti au moment où nous prenions un pot dans cette kermesse. Quelques heures plus tard, le fils du président de la République François Bozizé a débarqué avec ses éléments. Il m’a appelé au téléphone m’invitant à un entretien à la sortie. Tout à coup il m’a intimé l’ordre de lui appeler mon cadet qu’il suspecte de courtiser sa femme en France. Face à mon refus à son ordre, il m’a donné un coup de poing et j’ai répliqué. 8 éléments se sont rués sur moi, et m’ont conduit manu-militari à la base Eclair. Là encore, 15 éléments m’ont tabassé pendant plus d’une heure. Entre temps, ils ont pris mon téléphone et ont aussi appelé mon cadet qui nous a rejoints. Nos bourreaux ont jugé mieux de nous déporter au cimetière, pour, selon le Teddy Bozizé, nous enterrer vivant à cause de notre acte d’adultère. Arrivée effectivement au lieu indiqué, ils nous ont encore rossés avant de nous jeter dans une fosse commune.. Un de ses éléments a refusé de passer à cet acte insensé. Découragés, ils nous ont dépouillés de tous nos biens et ont ramené avec eux mon cadet présumé coupable. Ils m’ont donc abandonné seul dans le cimetière vers 22 heures du soir. Je m’étais débrouillé pour renter à la maison. Nous comptons pour l’instant saisir la Justice de notre pays pour un procès équitable ».
De son côté, Ali Mamadou, cadet de Justin Dédé Sombo, a démenti toutes ces accusations portées contre lui. « Il m’a accusé de sortir sa femme ce qui n’est pas vrai. Tout ce que je sai,s j’étais avec sa fiancée en question dans le même avion pour Bangui. C’était un choc, ils nous ont torturé, et m’ont mis dans le coffre de leur véhicule ».
Teddy Bozizé qui a lui-même fait le déplacement à Radio Ndeke Luka, dit regretter les faits, car « c’est eux même qui ont cherché », dit-il. « Ça ne sert à rien d’extrapoler les choses », a dit Teddy Bozizé.
« Ils ont couché avec ma femme, la mère de mes enfants, et comme tout autre citoyen, aimerait qu’on respecte son foyer, donc il a cherché et il a trouvé ! », a ajouté Teddy.
Le fils du président centrafricain tente aussi de se dédouaner « je l’ai juste corrigé un peu, car c’est une histoire de cœur, et on ne peut vraiment pas s’en passer, car c’est une insulte à ma famille ».
- B comme Baba Ladé
C’est depuis 2008 qu’Abdel Kader Baba Ladé s’est installé avec plus de 1000 hommes au centre-nord du pays, principalement dans la région de Kaga Bandoro. Depuis plus de 6 mois, ses hommes (plus de 1000 dit-on) se sont éparpillés dans toutes les régions allant du centre, au nord et à l’est de la RCA. C’est la préfecture de la Ouaka (Bambari, Grimari…) qui souffre le plus des exactions du Général et chef rebelle tchadien du FPR (Forces populaires républicaines) : braquages, attaques de villages, de voyageurs, vol de bétail…
Le 15 septembre 2011, Le Médiateur de la République, Mgr Pomodimo annonçait un retour imminent de Baba Ladé et ses hommes au Tchad, suite à des négociations tenues à Kaba Bandoro. Que nenni ! Baba Ladé continue de défier la République et dit oeuvrer pour la défense des peulhs (son ethnie). Le ministre délégué à la Défense, Francis Bozizé interpelé par les députés, avait promis de sévir. On attend encore de voir.
- C comme Corruption
Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, la République centrafricaine est classée 3e dans la région de l’Afrique centrale en matière de la corruption, derrière le Burundi et le Cameroun. Le mal est tellement profond que le Premier Ministre a annoncé le 9 décembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption que le gouvernement entend tenir des Assises Nationales pour valider le document de politique nationale de lutte contre la Corruption.
S’il y a dans ce domaine, une affaire qui a défrayé la chronique, c’est bien celle dite TELSOFT GATEWAY. Elle porte sur un mic-mac ayant fait perdre au Trésor Public la somme de 50 millions de francs CFA (environ 76000 euros). L’enquête a abouti dans un premier temps à la confiscation des passeports de certaines personnalités et leur placement sous surveillance judiciaire, à savoir le Ministre de l’Agriculture, Fidèle Ngouandjika, Thierry Savonarole Maléyombo, ministre sortant des Télécommunications et Abdallah Kadr, ministre délégué sortant des Finances impliqués. Très peu d’informations pour le moment depuis lors. On sait seulement que Fidèle Ngouandjika s’est vu remettre son passeport.
Sur ce même registre de la corruption, il faut rappeler, que le 7 juillet, en inaugurant le bâtiment de confection des passeports biométriques à Bangui le président François BOZIZE, a indexé les policiers, les présentant comme « des éléments essentiels pour la fraude et la corruption. Ils ne jouent pas leur rôle malgré toutes les conditions de travail réunies : statuts, département ministériel, équipements de travail, rajeunissement de la police, construction de nouveaux commissariats.»
D comme DD
- Le président Bozizé a révélé le 1er décembre au cours d’une conférence donnée en marge des festivités commémorant la proclamation de la république que les caisses du processus DDR sont vides. « Cette situation nécessite des nouvelles négociations avec les partenaires financiers du pays ».
C’est son Premier Ministre qui s’est présenté devant le Conseil de Sécurité de l’Onu le 15 décembre pour réitéré la nécessité « du passage à la seconde phase du programme de DDR et lancé un appel à la générosité de la communauté internationale ».
Plus de 2 millions de dollars sont requis pour le désarmement des ex combattants et 19 millions pour la réinsertion et la réintégration. Le démarrage effectif des opérations du DDR était pourtant considéré comme une avancée dans le domaine de la sécurité. La première phase a concerné plus de 4000 ex-combattants. Le Comité de Pilotage du Programme envisageait même une phase d’accélération et avait entamé en novembre une tournée dans plusieurs localités affectées par les conflits armées en Centrafrique. Bozoum, Bossangoa, Betoko, Beboura, Bocaranga, Paoua, Markounda, Ngaoundaye, et Kowone, avaient été visitées.
- E comme Elections
La Cour Constitutionnelle centrafricaine a rendu public le 26 octobre son arrêt sur les résultats des élections législatives partielles du 4 septembre dernier. Sur les 14 sièges à pourvoir au législatif, le parti travailliste KNK a sans grande surprise, raflé 8 sièges. Ainsi, on disposait de la configuration définitive de la nouvelle assemblée. Le parti au pouvoir du Président François Bozizé a réussi désormais à avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Sur les 105 sièges, le KNK en occupe 76. Les 29 autres sièges sont occupés, soit par d’autre partis de la majorité présidentielle, soit par des indépendants.
L’opposition, après le boycott des élections, avait mis en place à cet effet, le Collectif des Forces du Changement(CFC). Le Candidat indépendant à l’élection présidentielle, le défunt Ange-Félix Patassé avait créé de son côté une plate-forme politique postélectorale dénommée « Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011 (FARE–2011). L’objectif visé par le front « est de lutter pour défendre la Constitution de la République, obtenir l’annulation et la reprise des élections groupées du 23 janvier 2011 dans le respect du code électoral et, obtenir la dissolution de la CEI et sa recomposition », selon les documents de base du FARE-2011. Toutefois, samedi 27 août, le FARE sera réduit au silence après les ratés du meeting dit de « vérité », à la place Marabéna à Bangui. Les forces de l’ordre avaient investi les lieux et avaient empêché le mouvement de tenir sa rencontre.
- F comme Fini Kodé
C’est deux mots en sango, la langue nationale de la RCA : FINI KODE. Ce qui veut dire « la nouvelle manière de faire ou la nouvelle manière de pratiquer ». Fini Kode est un nouveau mouvement de la société civile centrafricaine. Il a publié au mois de Mai, un manifeste demandant l’adhésion de tous les centrafricains à ses idées. L’objectif est bien souligné. C’est la renaissance d’une République Centrafricaine animée de l’esprit Fini Kode.
Le manifeste dresse un sévère état des lieux. On y lit que plus de 50 ans après l’accession de la RCA à l’indépendance, le peuple n’a connu que déception et désillusion ; que le bilan dans tous les domaines est catastrophique ; que les promesses répétées d’une société juste, moderne, prospère et harmonieuse ne se sont pas réalisées.
Le manifeste souligne que la République Centrafricaine, malgré ses nombreuses potentialités en ressources naturelles nettement supérieures à beaucoup d’autres pays africains, demeure en queue de peloton au niveau de l’indice de développement humain du PNUD. Autrement dit, ni la souveraineté politique encore moins l’indépendance économique et sociale de notre pays ne sont assurées.
Aucun des régimes n’a pu prendre un véritable tournant décisif pour impulser le pays sur la voie du développement social durable. La corruption, le détournement des fonds et des biens publics, les abus de confiance, en sont les désastreuses conséquences.
Le Manifeste propose des solutions qui se veulent innovantes et pragmatiques. Fini Kode invite à une rupture avec la mentalité de soumission. Le Centrafricain, explique le manifeste, a intégré dans son comportement le réflexe de la soumission au point de ne pas revendiquer son propre droit.
Le mouvement Fini Kode proclame son refus du clanisme, de la pauvreté, de la misère sous toutes ses formes et érige le pragmatisme, la citoyenneté, l’équité en méthode de fonctionnement. Elle veut promouvoir les valeurs morales, le mérite, la compétence, l’équité, la laïcité et le droit.
Bref, Fini Kode invite à un nouveau départ : gérer mieux et autrement la Centrafrique.
- G comme garde présidentielle
On en aura beaucoup entendu parler au cours de cette année. Les incidents auxquels les éléments de la garde présidentielle ont été mêlé » sont légion en effet. Le plus récent et sans doute le plus spectaculaire demeure celui qui a opposé le 29 novembre, les populations de Ouango dans le sixième arrondissement de Bangui, à la garde. Ce jour-là, un élément de la garde présidentielle avait tué un « pousseur » en le touchant mortellement à la tête alors qu’il voulait mettre fin à une banale bagarre de rue. Les témoins de la scène s’étaient fait justice en lapidant à mort le militaire.
Il s’en était suivi des échauffourées. Les baraquements de la garde avaient été incendiés. Depuis lors, les éléments de la sécurité présidentielle et les groupes de porteurs, pousseurs et pêcheurs de Sao s’observent en chien de faïence.
Presque un mois auparavant, les chauffeurs de taxi de la capitale centrafricaine avaient déclenché une grève pour protester contre les exactions dont ils sont victimes de la part de la garde présidentielle. Un énième incident, l’attaque d’un chauffeur, mort des suites de ses blessures par arme à feu, avait provoqué cette exaspération.
- H comme Human Right Watch
« Depuis septembre 2008, la LRA a tué près de 2 400 civils et en a enlevé quelque 3 400 autres, dont beaucoup d’enfants, et a été à l’origine du déplacement de plus de 400 000 personnes de leur domicile », estime Human Rights Watch.
« Il y aurait à nouveau eu une grande série de meurtres et d’enlèvements dans les derniers mois, et plus de cent attaques rapportées depuis le début de 2011 », déclare Pascal Turlan, conseiller en coopération internationale au bureau du procureur de la CPI. Cette situation n’est pas due selon lui à un manque de volonté des Etats d’arrêter les membres de la LRA, mais à «un problème de capacité » face à une guérilla « organisée et dangereuse ».
En Centrafrique, la LRA a jusqu’ici surtout été inquiétée par l’armée ougandaise, qui y exerce un « droit de poursuite » depuis la fin de l’année 2008. Une force à laquelle pourrait se joindre prochainement des « brigades conjointes » coordonnées par l’Union africaine, dont la création a été entérinée lors d’une réunion organisée à Bangui en octobre dernier, indique Pascal Turlan.
Selon lui, il y a actuellement de la part de la communauté internationale « une reconnaissance tangible que l’arrestation des trois personnes poursuivies par la CPI est la clé pour la fin de la LRA et la fin des souffrances des populations dans cette région. La réunion de Bangui d’octobre dernier, celles de l’Union africaine qui vont avoir lieu prochainement sont des signes encourageants. Mais il faudra voir ensuite si les actes suivent ces démarches politiques.»
- I comme indices de développement
Encore beaucoup d’efforts à faire. La République centrafricaine classée avant-dernier pays, selon l’édition 2012 du rapport Doing Business de la banque mondiale intitulée. La RCA est classée 182ième sur 183. Ce dernier rang est occupé par son voisin le Tchad.
Le rapport de cette étude de la Banque Mondiale a été rendu public jeudi 20 octobre 2011. Il évalue les réglementations affectant les entreprises locales dans 183 pays et classe les pays selon 10 domaines de la réglementation des affaires telles que la création d’entreprise, la protection des investisseurs, le solutionnement de l’insolvabilité, le commerce transfrontalier.
Cette année le classement de la facilité de faire des affaires s’est étendu. Il inclut désormais des indications sur le raccordement à l’électricité. Le rythme d’amélioration des réglementations s’est accéléré en Afrique Subsaharienne. Il y a 6 ans un tiers des économies Subsahariennes avait amélioré leur environnement réglementaire pour les entreprises locales. Entre juin 2010 et mai 2011, 36 des 46 gouvernements de la région ont mené à bien des réformes dans au moins un des 10 domaines étudiés par le rapport.
- J comme jeunesse
« Le Dialogue, la Paix, la Compréhension mutuelle et le Développement durable », tels sont les slogans qui font l’objet en novembre, d’une réflexion approfondie du forum organisé par le Conseil National de la Médiation, à l’hémicycle de l’Assemblée nationale à Bangui.
Cinq jours durant, les membres du CNJ, les centrafricains de la diaspora, les pygmées Aka et certains compatriotes venus des seize préfectures de la République Centrafricaine, vont mettre en place des mécanismes, en vue d’inciter les autorités politiques, à améliorer les conditions d’existence des populations centrafricaines.
Les travaux de ces assises regroupent aussi les jeunes Goula et Rounga, deux ethnies en conflits armés depuis plusieurs années dans le nord du pays et, qui viennent de se réconcilier, à la faveur de la caravane de la Paix.
- K comme KM5
Cette crise a éclaté au matin du 31 mai avec la découverte des corps assassinés de 2 garçons âgés de 4 et 5 ans. 3 arrondissements de Bangui s’embrasent aussitôt. Le quartier du KM 5 où vit la communauté tchadienne est le plus secoué. D’après le bilan officiel, on a dénombré 11 morts. Un couvre-feu sera même instauré pour ramener le calme.
Lors d’une visite éclair de François Bozizé le 18 juillet à Ndjamena, 2 points ont été à l’ordre du jour de ses discussions avec son homologue Idriss Déby Itno. Il s’agit notamment de « l’évaluation de la mise en œuvre des mesures prises lors des premières rencontres de Bangui du 2 au 3 juin 2011, d’autre part les mesures à prendre en vue d’assurer la concorde entre les deux pays et les peuples », a mentionné le communiqué final de la rencontre.
Six points ont été relevés par les deux parties entre autres la poursuite de « l’enquête judicaire en vue d’identifier le ou les auteurs de l’odieux assassinat des deux enfants » ; l’indemnisation des victimes ; la mise en place d’un comité de concertation intercommunautaire ; la question de libre circulation des personnes et des biens dans les deux pays.
- L comme LRA
C’est dans une liesse populaire que la population de la ville de Obo (extrême sud-est de la Centrafrique) a accueilli, le 15 octobre, la nouvelle du déploiement prochain d’un commando américain, antiguérilla en vue d’intensifier la lutte contre la rébellion de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony. La population de Obo est la principale victime des exactions de la LRA en Centrafrique, depuis son arrivée en 2008.
Malgré la ferme conviction des autorités militaire centrafricaine et ougandaise d’éradiquer cette rébellion considérée de mouvement terroriste par Washington, celle-ci continue toujours d’être active. La population voit avec l’arrivée de ces militaires américains, une lueur d’espoir malgré que ceux-ci ne vont pas intervenir directement sur le terrain.
Une zone « verte », et de « sécurité », créée dans un rayon de 5 kilomètres carrés autour de la ville, par les forces ougandaises et centrafricaines, permet à population de vaquer à ses occupations. L’activité économique est devenu presqu’inexistante dans cette partie de la Centrafrique.
La LRA, réputée l’une des guérillas les plus brutales du monde, a sévi à partir de 1988 dans le nord de l’Ouganda, mais ses combattants se sont installés depuis dans les pays voisins. Elle est accusée de massacres de civils, de mutilations et d’enrôlements forcés d’enfants. En vingt ans, les combats entre la guérilla et les forces ougandaises ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts et 1,8 million de déplacés.
- M comme Media +
C’est finalement un verdict d’apaisement qui a été rendu : une amende de 300 000 francs CFA (environ 461 euros) chacun à titre de dommages et intérêts. C’est le verdict du procès Ministère Public contre Faustin Bambou et Emmanuel Cyrus Sandy, respectivement Directeur de publication des journaux « Les collines de Bas-Oubangui » et « Médias + » poursuivis pour « incitation à la haine et atteinte à la sureté de l’Etat ». Dans son verdict le président du tribunal de grande instance de Bangui, Juge Jules GAVO, reconnait que « l’affaire relève d’une diffamation plutôt que d’une incitation à la révolte, thèse avancée et soutenue par le procureur de la République ».
Faustin Bambou et Emmanuel Sandy étaient poursuivis pour « incitation à la haine et à la violence » suite à des articles publiés et accusant le Ministre délégué à la défense de détournement des pensions des retraités militaires et gendarmes. Les fonds en question ont été alloués par l’Union Européenne.
Il faut dire que le procès de ces journalistes a mobilisé une solidarité sans relâche du monde médiatique national et international ainsi que celui des défenseurs des Droits de l’Homme. A titre de d’exemple, 4 quotidiens de la place avaient initié une journée sans journaux. Reporters Sans Frontières est aussi monté au créneau pour dénoncer « l’arrestation arbitraire et la manière dont le procès s’est déroulé entachant sérieusement la crédibilité de la justice centrafricaine ». Pas moins d’une dizaine d’avocats s’étaient portés volontaires pour défendre Bambou et Sandy.