Les conséquences de la suspension temporaire des activités des baleinières et menues embarcations sur les voies d’eau navigable commencent à se faire sentir. Plusieurs centaines de personnes ont été mises en chômage technique. Cette interdiction impacte également les prix des produits alimentaires sur les marchés de la capitale.
Au port Saö, dans le 7ème arrondissement, sur la rive de l’Oubangui, habituellement mouvementé par des activités, l’ambiance est morose. Plus d’une vingtaine de baleinières y sont stationnées mais les étals des commerçants sont vides.
Au large, seulement les baleinières du Haut-commissariat pour les réfugiés et quelques pirogues de pêcheurs naviguent. Bloqués depuis le 26 avril dernier, certains navigateurs n’en peuvent plus.
« C’est moi qui les nourris »
« Ma baleinière est déjà chargée. Je devais quitter Bangui pour Mobaye. Mais, je suis bloqué à cause de cet arrêté du gouvernement. Mes clients peinent sur le quai et c’est moi qui les nourris. J’ai beaucoup de problèmes pour le moment », déplore Alain, gérant d’une baleinière.
D’autres, par contre, déplorent le laxisme du gouvernement dans les opérations de contrôle technique de ces embarcations.
Accélérer le contrôle pour la reprise
« Ce n’est pas bien. Jusqu’à aujourd’hui, l’équipe chargée du contrôle de ces embarcations n’est pas arrivée ici. Nous demandons au ministère des Transports d’accélérer ce contrôle et d’autoriser la reprise de nos activités pour que cesse la souffrance de nos familles », implore Christophe, conducteur d’une baleinière.
Plus loin, au marché Kolongo dans le 6èmearrondissement, cette décision du gouvernement a provoqué la hausse des prix de denrées alimentaires.
« Les aliments ont vu leurs prix doublés »
« Nous éprouvons beaucoup de difficultés dans l’approvisionnement. Les prix du manioc, de l’huile de palme et de poissons fumés ont tous flambé. Tous les aliments importés de la République démocratique du Congo et du Congo-Brazzaville ont vu leurs prix doublés. Par exemple, un bidon d’huile qui se vendait à 17.000 frs est passé à 30.000 parce que les activités sont suspendues », regrette Brigitte, une commerçante.
Cette suspension des activités des baleinières et menues embarcations fait suite au naufrage d’une embarcation, le 19 avril dernier, sur la rivière Mpoko à Bangui. Ce drame a coûté la vie à près de 70 personnes et plusieurs disparus, selon le bilan provisoire des autorités.
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