« L’ajustement de 3,75% des prix des produits pétroliers à la pompe permet d’élargir la masse budgétaire du gouvernement et permet d’engranger des gains supplémentaires nets de l’ordre de 3,5 milliards de francs CFA (environ 5384615 euros). Par ailleurs, il permet de réduire la part des subventions jusqu’alors accordés aux produits pétroliers, augmentant le pouvoir d’actions du gouvernement en matière de redistribution dans les secteurs porteurs de croissance ».
C’est en ces termes que le ministre d’Etat aux finances Sylvain Ndoutingaï a justifié la hausse du prix des hydrocarbures à la pompe de 30 francs CFA (environ 0,4 euros) en République Centrafricaine. Une justification qui a été faite lors d’une conférence de presse radiotélévisée ce samedi 7 janvier 2012, en présence de 7 autres membres du gouvernement concernés par l’augmentation du prix des ces produits pétroliers.
Selon le ministre d’Etat « Les fondamentaux de notre économie, c’est-à-dire les valeurs de nos ressources naturelles ne nous permettent pas de mobiliser des ressources conséquentes pour, à la fois, subventionner les prix des produits pétroliers et financer des actions de développement du gouvernement. Cette subvention qui consiste à maintenir un prix bas par rapport au prix réel qui devrait être pratiqué à la pompe, a entrainé des charges insoutenables par le budget de l’Etat. Elle conduit à des accumulations des arriérés de payement auprès des marketteurs, fournisseurs, partenaires techniques et financiers, rendant difficile l’accès du pays aux financements interne et externe ».
D’autres raisons évoquées par Sylvain Ndoutingaï sont que « le pays n’est pas producteurs de produits pétroliers et par conséquent, subit les cours internationaux. Son enclavement a aussi contribué à l’augmentation des prix pratiqués à la pompe à cause des coups de transports, étant donné que ces produits sont importés des producteurs extérieurs fixant le prix en tenant compte de la charge d’exportation ».
Toutefois a-t-il indiqué, le gouvernement propose des mesures d’accompagnement pour calmer l’impact de cette reforme liée à cette hausse sur le panier de la ménagère et le pouvoir d’achat du centrafricain. Les mesures sont entre autres le déblocage partiel des salaires des fonctionnaires sur une période allant de 2004 à 2007, la réduction des taxes d’abattement sur les indemnités, de l’apurement de la dette intérieure afin de soutenir les opérateurs économiques nationaux , la réduction du délai d’homologation des prix des produits à surveillance et ceux de grande consommation, puis la publication et la diffusion desdits prix. L’instauration des droits de passage sur les marchandises en transit vers les pays voisins et l’installation des postes de contrôle pour un meilleur suivi de déclaration d’importation et d’exportation commerciales et des transits.
A titre de rappel, l’annonce de cet ajustement structurel du prix de produits pétroliers lundi dernier avait suscité plusieurs remous sociaux tant à Bangui qu’en provinces. Pour preuve le syndicat des conducteurs des taxis et bus avait observé mardi une journée « sans taxis » dans la ville de Bangui. Et, depuis lors, le gouvernement est en négociation avec les partenaires sociaux en vue de trouver un terrain d’entente.