L’arrestation de Jean-Jacques Demafouth, chef de file de l’ex-rébellion de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) le week-end dernier à Bangui, commence à susciter des réactions. La première vient ce 9 janvier de l’Etat major de l’Union des forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR).
Cette ex-faction rebelle, présente dans le nord de la République Centrafricaine, exige purement et simplement la libération de 2 de ses leaders. Il s’agit de l’ancien ministre de l’habitat et actuel député de Birao, ainsi que le sortant Mahamath Abrass.
La seconde émane des familles de ces derniers. Elles déclarent à Radio Ndeke Luka avoir perdu tout contact avec leurs chers. Selon une fille de Mahamath Abrass, « ils sont tous simplement informés que leurs papas seraient déportés dans la nuit du samedi 7 janvier aux environs de 21heures pour un endroit inconnu. Depuis dimanche, ils ont parcouru toutes les brigades de Bangui, sans avoir aucune trace de leurs papas, s’est elle inquiétée ».
D’après le Colonel Joseph Zoundéko, chef d’état major de l’UFDR, joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, « cette arrestation sonne mal au sein de leur mouvement. Si ces leaders se préparaient pour une éventuelle attaque contre le pouvoir de Bangui, l’état major de l’UFDR devrait être au courant. Il s’agit d’un complot orchestré à leur endroit. L’arrestation fait tâche d’huile dans le partenariat avec les forces nationales conclut lors de l’accord de paix global en 2008 à Libreville au Gabon ».
Au sujet du processus du Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) lancé il y a belle lurette par le gouvernement, le Colonel Joseph Zoundéko affirme « que depuis l’accord de cessez-le-feu de 2007 à Birao, en passant par celui de la paix global de 2008 à Libreville au Gabon et le dialogue politique inclusif de la même année, l’UDFR s’est toujours montrée disponible pour la réussite de cette opération. Toutefois, c’est cette arrestation, dont les raisons sont infondées, attriste l’ensemble de la rébellion de l’UFDR ».
Signalons que Gontran Djono-Ahaba et Mahamat Abrass, tous deux de la branche de l’UFDR et le chef de file des ex-rebelles de l’APRD Jean-Jacques Demafouth ont été placés en garde à vue à la Section de Recherches Investigations (SRI) depuis vendredi 6 janvier dernier. Ils sont accusés de «tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat». Une accusation réfutée par ces politico-militaires.