Plusieurs patients du service de la traumatologie de l’hôpital communautaire de Bangui subissent déjà l’impact du manque d’implants pour leurs interventions chirurgicales. Selon le constat fait par Radio Ndeke Luka, seuls quelques cas, qui ne nécessitent pas d’implants, sont pris en charge dans ce centre hospitalier. Reportage
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Dans ce service de la traumatologie, depuis plus d’une semaine certains patients sont en attente pour subir des interventions chirurgicales, faute d’implants. Là, toutes les salles sont pleines et les lits occupés. Par manque d’espace, certains patients sont obligés de passer la nuit dans les couloirs. D’où l’on se voit obligé de se référer au traitement traditionnel.
Obligé de quitter les lieux
« Il m’a été recommandé de payer des implants afin qu’on puisse me les mettre à la jambe. Car, on ne peut pas la plâtrer. Malheureusement ces derniers jours, il y a une crise d’implants. Je me vois obligé de leur dire de me libérer pour que je me fasse traiter traditionnellement au quartier », déplore Robert, un patient.
Quant à Célestin, il doit encore subir une intervention. Cependant, il est impatient.
« J’avais eu un accident. Le Pr Tekpa m’avait posé des implants. Par après, ils ont découvert une anomalie au niveau de mon genou gauche. Je ne sais pas s’il faut encore me poser d’autres implants. C’est ce qui me bloque dans cet hôpital », dit-il. L’inquiétude est partagée par Eulalie qui est au chevet de son fils. « On avait opéré son pied gauche pour poser du fer. On attend encore pour l’autre jambe qui a encore une blessure. On continue avec le pansement en attendant la 2ème intervention. Cela devait être fait depuis. Mais jusque-là, rien. C’est ce qui nous retarde « , regrette-t-elle.
Dans une sortie médiatique fin mai, le professeur Bertrand Tekpa, chef du service de la traumatologie à l’hôpital Communautaire de Bangui, annonçait sa décision de ne plus vendre ses implants au public dans cette structure sanitaire. Il s’estime victime de diffamation orchestrée au sein du ministère de la santé. Il a indiqué que ses implants ne seront utilisés que pour les patients de son cabinet privé. Alors que les conséquences de cette décision commencent à se faire sentir, le ministère de la Santé publique, lui, n’a pas encore réagi.