« Le gouvernement centrafricain est entrain de distraire sa population sur les vrais problèmes sécuritaires de son pays, notamment la présence du général tchadien Baba Ladé et celle de Joseph Koni, chef de file de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) sur son territoire. Il doit respecter les lois de son pays dans la procédure d’une arrestation ».
C’est la substance des réactions de l’opposition politique et militaire, diffusées ce 10 janvier 2012 sur les ondes de Radio Ndeke Luka. Des réactions relatives à l’arrestation de l’ancien ministre de la défense et chef de l’ex-rébellion de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD), Jean-Jacques Demafouth.
Selon Martin Ziguélé du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), « le pays fait face à des criminels que sont baba Ladé et Joseph Koni qui continuent de piller tuer la paisible population. Nous ne voulons pas que notre pays souffre toujours de « spectacle », il faut que la justice fasse son travail car, nulle n’est au dessus de la loi. Le droit de la défense doit être respecté et que cette justice fasse son travail en toute indépendance dans cette affaire ».
De son côté, le porte parole de l’APRD Tchebo Wafio Henry Abdel Nour indique que « son mouvement se retire provisoirement du processus du Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) jusqu’à la libération de leur chef de file. Nous nous rendons compte que le gouvernement est entrain de violer les accords de paix que nous avions conclut depuis 2008 à Libreville au Gabon. Jean-Jacques Demafouth a toujours été un acteur de la paix, toutefois, le pouvoir de Bangui lui manque une reconnaissance ».
Cette arrestation fait aussi couler de l’encre et de la salive au niveau de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP). Son leader politique Mahamat Zakaria déclare que « lorsque son mouvement est impliqué dans une telle situation comme le pense le gouvernement, cela crée un désarroi au sein de la troupe. Une troupe, en vertu des idéaux de la CPJP restée fidele à l’accord de cessez-le-feu de juin 2011, pour une paix durable. La CPJP n’est nullement impliquée dans une quelconque action de déstabilisation du régime de l’actuel président centrafricain François Bozizé ».
Pour la défense de Jean-Jacques Demafouth par la voix de maitre Mathias Mourouba, l’arrestation de son client a été « une désagréable surprise basée sur des fiches mensongères. Des fiches montées de toute pièce par des ennemis de la paix, pour empêcher la quiétude sociale ».
L’autre acte dénoncé par la défense de Demafouth est « la perquisition du domicile de son client en pleine nuit. Aucun texte juridique ne prévoit une telle action », souligne-t-il.
Faisant allusion à l’arrestation du député de Birao II, Gontran Djono-Ahaba, Maitre Mourouba affirme que celle-ci a été faite « en violation de toutes les lois du pays ».
Jean-Jacques Demafouth a été arrêté le 6 janvier 2012, à la Section de Recherche et d’Investigation (SRI) à Bangui. Une arrestation qui a concerné aussi les leaders de l’Union des Forces Démocratique pour le Rassemblement (UFDR), Gontran Djono-Ahaba député de Birao II et Mahamath Abrass, député sortant de cette même ville. Ils sont accusés pour tentative de destitution du pouvoir de Bangui. Une accusation réfutée par ces derniers. Les familles des 2 autres prévenus ont affirmé mardi avoir perdu tout contact avec leurs chers.