La situation humanitaire des habitants de Nzako, situé à 60 km de Bakouma dans le Mbomou, demeure préoccupante. Ces derniers déplorent le manque de nourriture, le non-accès aux soins de santé et à l’eau potable dans cette localité affectée par des conflits armés. Ces nombreuses personnes en détresse, lancent un SOS au gouvernement et aux ONG.
La ville de Nzako située dans la préfecture du Mbomou au sud-est de la République centrafricaine est l’une des localités les plus touchées par la crise militaro-politique qui secoue le pays depuis une décennie. Vu son éloignement des autres villes du Mbomou voire l’état des routes impraticables, Nzako peine à se relever et est loin de connaitre une résilience. Les conditions de vie y sont devenues précaires suite à l’occupation de cette localité pendant plusieurs années par des hommes armés. La crise sécuritaire de 2022 a aggravé la situation puisque de nombreuses maisons et des réserves ont été incendiées par des éléments de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).
Une situation désespérée
Face à cette condition lamentable de vie, les habitants de la ville tendent la main vers le gouvernement et fondent leur espoir sur l’appui des Organisations Non Gouvernementales (ONG).
« Plusieurs habitants dont les maisons ont été détruites sont obligés de vivre dans les champs alors que nous sommes en saison des pluies. Des enfants et des adultes souffrent de conjonctivite et de diarrhée. Seul Médecin sans frontières intervient de temps en temps mais les autres ONG limitent leurs actions à Bakouma et à Yalinga. Certains habitants de Nzako souhaitent que ces ONG leur viennent en aide. Même si elles apportent des produits alimentaires et qu’elles déposent à Bakouma, nous pouvons aller à pied pour récupérer ces produits », témoigne un habitant joint au téléphone.
Un climat d’insécurité
Même si Nzako est depuis quelques mois contrôlée par les éléments des Forces armées centrafricaines (FACA), l’accès à cette ville reste toujours difficile. La dégradation de route et l’insécurité sur les axes font grimper les prix des produits de première nécessité, comme le rapporte Jean-Georges Tango, 1er conseiller à la mairie de Bakouma, lui qui administre la localité.
« Il y a un problème de nourriture. A cause des exactions des hommes armés, les cultivateurs ne pouvaient plus aller aux champs. Conséquences, à Nzako, le prix d’un morceau de savon est passé de 250 à 750 voire 1000 francs. Un litre d’huile se vend à 2000 francs. La population consomme de l’eau insalubre faute de forage et de source aménagée. Le centre de santé de Nzako fait face à la rupture de médicaments. Nous demandons aux ONG ou au Programme Alimentaire Mondial (PAM) de nous assister. Notre appel va aussi à l’endroit du gouvernement pour nous aider en médicaments », souhaite-t-il.
Nzako, une ville minière a été en proie à l’insécurité entre 2020 et 2023 provoquant ainsi le départ de plusieurs autorités et des organisations humanitaires. Le 1er juin dernier, des éléments des FACA avaient repoussé une attaque de la CPC dans cette localité. Au moins 12 rebelles ont été tués et plusieurs autres blessés durant les échanges des tirs selon des sources locales.
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