A Ndélé, dans le Bamingui Bangoran, l’activité des motos-taxis est pratiquée par une frange importante de la jeunesse de cette ville. Mais ce secteur est considéré par des observateurs externes comme l’un des vecteurs de rumeurs et de fausses informations. Ceci en raison de la proximité des conducteurs de moto avec les passagers. Tito Bissengueli, chef de gare des taxi-motos à Ndélé témoigne.
Des gens rapportent que les taxi-motos contribuent fortement à la propagation des fausses informations à Ndélé. Qu’en dites-vous ?
« Chacun a sa manière de percevoir les choses. Mais pour ma part, c’est plutôt l’inverse à Ndélé. Au contraire, les conducteurs de mototaxis font partie des personnes les mieux informées de la ville. Par exemple ici chez nous à Ndélé, quand une information est encore en coulisse, c’est auprès des conducteurs de taxi-motos que les gens viennent vérifier. Quand il y a une information, on cherche toujours à réunir tous les éléments avant de transmettre à qui de droit ».
Pensez-vous que certains d’entre vous ne propagent pas de fausses informations ?
« Pour cela je ne peux pas vous le garantir à 100%. Par souci d’amener les gens à les croire, certains conducteurs dénaturent parfois les informations reçues. Mais comme je l’ai dit, nous cherchons toujours à avoir la vraie version des faits avant de partager une information pour ne pas créer la panique au sein de la communauté. Vous savez qu’à force de donner de fausses informations, cela peut décrédibiliser et plus jamais quelqu’un te croira ».
Quelle rumeur ou fausse information dont l’impact vous a le plus marqué ?
« Il y en a plusieurs. Avec l’insécurité dans les périphéries de la ville de Ndélé, on enregistre chaque jour des rumeurs. La plus récente est celle liée à l’attaque des hommes armés à 171 km de Ndélé sur l’axe qui mène à la frontière avec le Tchad. Les gens racontent que le lendemain sera une attaque sur Ndélé et cela à fait fuir beaucoup de monde alors que c’était faux. »
Pour vous que peut-on faire pour minimiser la propagation des rumeurs et fausses information dans votre corporation ?
« La lutte contre ce fléau doit être collective. Premièrement, il ne faut jamais se laisser dominer par son émotion face à une quelconque information. Il faut toujours cultiver en soi l’esprit critique en posant parfois des questions sur l’auteur de la nouvelle, son appartenance idéologique, le lieu du fait, les témoins, etc. Les réponses à ces questions permettent de savoir si ce qu’on a entendu est vrai ou pas ».
#StopATènè, la cellule qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en République centrafricaine.