La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies a présenté jeudi, devant le Conseil de sécurité de l’Onu, un rapport sur la situation en République centrafricaine. Valentine Rugwabiza s’est penchée principalement sur 4 points, notamment la campagne de désinformation contre la mission onusienne dans le pays, la situation sécuritaire, les élections locales et la situation sécuritaire dans certaines régions du pays.
Dans son discours, la cheffe de la mission onusienne en Centrafrique a d’abord dénoncé, devant les membres du Conseil de sécurité de l’Onu les campagnes continues de désinformation contre la Minusca. Elle a ensuite mis l’accent sur la lutte contre l’impunité, tout en appelant le gouvernement centrafricain à faire en sorte que les personnes identifiées, y compris les fonctionnaires, soient inquiétées.
« Des contenus hostiles à la mission »
« Malgré les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du mandat de la Minusca, je suis profondément préoccupée par les campagnes continues de désinformation contre la mission ; avec une reprise de contenus hostiles ciblant la mission. Cela complique encore davantage le contexte déjà difficile dans lequel elle opère. Les personnes identifiées doivent rendre des comptes », a martelé Valentine Rugwabiza, cheffe de la Minusca.
Valentine Rugwabiza a aussi abordé les élections locales. Elle note que les préparatifs vont bon train, avec l’adoption du code électoral révisé par l’Assemblée nationale, le 28 mai dernier et les récentes contributions financières au fonds commun du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). A en croire la représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu en RCA, la mission continuera à fournir un soutien aux préparatifs de ces échéances, à la sensibilisation pour la participation de tous, et notamment des femmes.
L’implication des femmes
« Les élections locales constituent une disposition clé de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA. La mission continuera à fournir un soutien multiforme mandaté aux préparatifs des élections locales, notamment par le biais d’activités de sensibilisation visant à mobiliser une large participation, en particulier la participation pleine et sûre des femmes », a-t-elle poursuivi.
La cheffe de la mission des Nations Unies en République centrafricaine a terminé ses propos sur la situation sécuritaire dans le pays. Elle a souligné que celle-ci reste difficile dans les zones frontalières, notamment dans le Haut-Mbomou où l’on note une intensification des violences contre les civils. Ceci, dans une escalade de conflit et de représailles entre les éléments de l’UPC et le groupe d’autodéfense A Zandé Ani Kpi Gbé.
« Inaccessible en saisons pluvieuses »
« Suite à la détérioration de la situation sécuritaire au début de cette année, la Minusca a encore étendu sa présence dans la préfecture du Haut-Mbomou pour empêcher de nouvelles flambées de violence. En parallèle, elle a mobilisé ses capacités techniques et logistiques limitées, pour améliorer l’accès terrestre à cette partie du pays, une zone plus grande que la Suisse et presque aussi grande que la Sierra Leone, tout en étant inaccessible par voie terrestre pendant les longues saisons des pluies », a conclu Valentine Rugwabiza.
En outre, la diplomate onusienne a indiqué que l’extension de la présence de la Minusca a permis de protéger des civils et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Ceci, selon elle, a ouvert la voie au renforcement de l’autorité de l’Etat, à travers la réhabilitation de l’axe Bangassou-Obo et Bambouti.
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