Centrafrique : situation humanitaire déplorable des déplacés internes à Nanga Boguila
Un camp des déplacés en Centrafrique. Photo: Unicef

Centrafrique : situation humanitaire déplorable des déplacés internes à Nanga Boguila

Le député de Nanga-Boguila dans la préfecture de l’Ouham au nord de la République centrafricaine, de retour d’une mission dans sa circonscription a déploré dimanche, la situation humanitaire des déplacés internes dans sa circonscription.

Selon le député de Nanga-Bonguila, Auguste Dokowane qui est rentré à Bangui la semaine dernière, après une mission dans sa circonscription, plusieurs familles des villages Doboti et Ndoro Zaïre ayant fui des violences armées dans leurs localités ont trouvé refuge au village Boasène. En mai dernier, des hommes armés avaient tué deux civils, blessé plusieurs autres et incendié de nombreuses maisons dans ces villages proches de Nanga-Bonguila. Toujours selon l’élu de la nation, ces familles, estimées à plus d’un millier de personnes, n’ont pas reçu d’assistance depuis leur fuite en mai dernier. « On peut compter plus de mille personnes. Jusqu’à ce jour, il n’y a pas vraiment d’assistance. Il n’y a qu’un seul point d’eau dans le village Boasène. Ce qui fait que de bousculades sont régulièrement enregistrées dans ce point d’eau-là », a déploré Auguste Dokowane qui sollicite le ministère de l’Action humanitaire de voler au secours de ces personnes en détresse.

Difficile accès par la route

En plus de cette déplorable situation humanitaire, l’accès à la sous-préfecture de Nanga-Boguila de manière générale est difficile et particulièrement aux villages qui accueillent ces déplacés. « Cela est dû à la dégradation de la route et aux multiples barrières », indique le député. « Entre Bossangoa et Nangui-Boguila, distant de 110 km, on peut compter plus de huit (08) barrières. Il y a toujours les problèmes de formalités. Les camionneurs ne peuvent pas continuer à circuler sur l’axe. Ce qui fait que depuis l’année dernière, les produits agricoles qui sont récoltés sont toujours stockés. On a plus de 1000 sacs d’arachides et des tonnes de maïs ».

A Bangui, le gouvernement a lancé, depuis près de deux ans, les travaux de réhabilitation des routes, et depuis l’an dernier, une opération de démantèlement de barrières illégales dans tout le pays. Comptant sur ces initiatives, le député demande au gouvernement d’agir en faveur de sa population. « Que le ministre des Travaux publics aide cette population, surtout à faire des dégagements sur certains points critiques [de la route] afin de permettre aux camionneurs de circuler. Cela nous permettra d’évacuer nos produits. Je demande aussi à l’équipe qui est chargée de démanteler les barrières de faire un tour sur l’axe Bossangoa – Nanga-Boguila afin d’identifier les barrières légales », implore Auguste Dokowane.

Il salue toutefois, le retour à la normale suite au renforcement de dispositifs sécuritaire par des éléments des FACA dans la localité, mais déplore quelques cas de braquages aux alentours et des mésententes entre cultivateurs et éleveurs liés à la destruction des champs par des bœufs.

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