L’Observatoire des Medias de Centrafrique (OMCA) en appelle à la sagesse du président de la République, « garant de la cohésion nationale et la paix, de décréter la suppression pure et simple de l’émission « Yé So mo lingbi ti inga ». Dans un communiqué en date du 18 janvier 2012 parvenu à Radio Ndeke luka, l’OMCA estime que cette émission diffusée sur la radio nationale, « ne contribue pas à la concorde nationale ». L’OMCA demande aussi à François Bozizé, d’instruire le ministre de la communication, « pour laisser l’accès des acteurs politiques aux médias d’Etat ».
Il faut rappeler que l’émission incriminée est produite par la direction de la presse présidentielle. Ses animateurs s’en prennent souvent à l’opposition à la presse privée. A plusieurs reprises, cette émission a été dénoncée et le Haut Conseil de la communication a été saisie sans jamais avoir réussi à faire respecter les mesures prises pour faire arrêter l’émission, à défaut, qu’elle se conforme à la déontologie et à l’éthique. Récemment encore, un quotidien paraissant à Bangui, évoquant le contenu de cette émission, qualifiait de radio Centrafrique de « mille collines au service des caciques du KNK (parti au pouvoir) ».
Dans un second communiqué daté du même jour, l’OMCA « dénonce et condamne l’arrestation et la détention de Ferdinand Samba, directeur de publication du quotidien Le Démocrate ». Ce journaliste est détenu depuis une semaine, suite à une plainte pour diffamation du ministre d’Etat centrafricain aux Finances.
Le même communiqué évoque aussi « la tendance actuelle des juges à arrêter et détenir arbitrairement, les journalistes et directeurs de publication pour les délits de presse, alors que l’ordonnance n°05.002 du 22 février 2005 relative à la liberté de la communication a dépénalisé ces délits ».