Entre 2013 et 2014, ils avaient fui les conflits en République centrafricaine, leur pays, pour trouver refuge au Soudan voison. Mais la guerre déclenchée depuis plus d’un an dans leur pays d’asile les contraint à retourner au bercail, malgré les conditions intenables de réinsertion.
Avec notre correspondant à Bangassou, Jean Balipio
Au village Barama, situé à 7 Km de Bangassou sur l’axe Rafaï (préfecture du Mbomou dans le sud-est), les conditions de vie des retournés peulhs ayant fui les violences armées, il y a de cela quelques années, sont précaires. Depuis le 25 avril dernier, date de leur retour, ces derniers manquent d’eau potable, abris et nourriture. Ils n’ont pas accès aux soins de qualité malgré quelques assistances de certaines personnes de bonne foi à Bangassou.
Ils sont au nombre de 235 personnes dont la majorité sont desenfants, femmes et des personnes âgées. Ceux-ci vivent dans une précarité sur un site délimité par les autorités de Barama. Il s’agit des centrafricains, membres de la communauté peulhs qui avaient trouvé refuge au Soudan mais qui sont de retour dans leur pays d’origine à cause de l’actuelle crise sécuritaire dans leur pays d’asile.
“C’est difficile pour moi de trouver de nourriture”
“C’est difficile pour moi de trouver de nourriture, de médicaments et de lits. Nos ânes sont morts en cours de route. On avait fui les violences à Bambari puis à Nzako, c’était à cette époque que j’ai perdu mes bœufs. On était obligé de se réfugier au Soudan mais à cause de la crise, on a décidé de regagner notre pays. Nous avons marché pendant 2 mois. Ici, on avait seulement reçu des habits offerts par certains habitants de Tokoyo à Bangassou”,raconte Alidou Balo, l’un de ces retournés.
Exposés aux maladies
Ces ex-réfugiés dorment dans des huttes qu’ils ont construites avec des pailles. Des abris de fortune qui les exposent sans doute aux intemperies et aux maladies, pendant qu’ils n’ont pas des latrines décentes.
“Je suis né et j’ai grandi à Bambari. Lors des conflits armés, j’avais quitté ma ville natale pour vivre à Bria puis à Nzako. Pendant ces déplacements, j’ai perdu tous mes bœufs. Ici, lorsqu’il pleut, on ne dort pas bien. On n’a pas de latrines”, témoigne Ali Ousman, un père de famille.
Les autorités locales de Barama reconnaissent les conditions de vie difficiles de ces retournés et plaident pour une assistance de la part du gouvernement et des ONG.
“Lorsqu’ils sont arrivés, le nombre de la population a augmenté. Il nous est difficile maintenant de trouver de quoi manger. Je plaide pour que le gouvernement et les ONG humanitaires arrivent rapidement pour assister ces gens. Un jour, je suis allé les visiter au lendemain d’une pluie mais c’était alarmant car ils ont étalé tous leurs habits qui sont mouillés”, rapporte Désiré Gbona, chef dudit village.
Selon des témoignages receuillis auprès de ces retournés, d’autres centrafricains toujours en provenance du Soudan sont en route pour les rejoindre. Ils sollicitent de l’aide pour mener des activités génératrices de revenus afin de faciliter leur réintégration sociale.
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