Le Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections en Centrafrique 2011 (FAREA-2011), a claqué la porte des travaux sur la révision du code électoral de la République Centrafricaine. Ses délégués ont quitté la séance qui tenait au Palais de la Communauté Monétaire et Economique de l’Afrique Centrale (CEMAC) à Bangui. Un départ intervenu à quelques heures de la fin de la rencontre.
Tout est parti d’une mésentente entre les 40 participants portant sur des points essentiels en discussion pour enrichir le document en examen.
Maître Nicolas Tiangaye, coordonnateur du FARE-2011 dans une déclaration faite par Radio Ndeke Luka explique : « le point d’achoppement porte sur la définition de l’ossature de l’organe en charge de la conduite des élections en Centrafrique. Un préalable à l’analyse du document article par article ».
Or regrette-t-il, « le gouvernement a proposé de confier cette responsabilité au ministère de l’Administration du Territoire. Une proposition rejetée par l’ensemble des acteurs en présence, dont les partis politiques de la majorité présidentielle. Unanimement nous avons proposé plutôt de laisser la latitude à la Commission Electorale Indépendante et Permanente de se charger de la gestion des questions électorales dans le pays au détriment du ministère souhaité par le pouvoir de Bangui ».
L’une des raisons qui pousse le FARE-2011 à quitter les travaux, souligne encore Nicolas Tiangaye, est que « le ministre de l’Administration du Territoire, sentant le danger venir, a proposé que plusieurs projets soient soumis au gouvernement dans ce sens pour non seulement améliorer le document mais dégager un consensus. Le ministre a d’ailleurs refusé que les contestataires prennent la parole, prétextant que ces derniers sont minoritaires par rapport à la société civile sur ce sujet ».
Le FARE-2011 n’en est pas à sa première action de boycott des actions gouvernementales dans le processus électoral en Centrafrique. Au lendemain du second tour des consultations populaires de 2011, cette entité constituée essentiellement des partis politiques de l’opposition avait retiré tous ses candidats. Elle entendait ainsi protester « contre les fraudes massives ». Le FARE avait tout de même été débouté par la Cour Constitutionnelle en faveur de l’actuel président François Bozizé et ses alliés.