Alors que le gouvernement centrafricain a lancé depuis presque deux ans, la construction et la réhabilitation de 75 km de route dans la capitale Bangui, des usagers de l’axe qui quitte le marché communément appelé Tournant, à côté de l’aéroport Bangui-Mpoko, se plaignent de la forte dégradation du tronçon. Le mauvais état de cette route est souvent à l’origine de nombreux accidents et empêche la libre circulation des personnes et de leurs biens.
Du croisement de l’aéroport à la base des casques-bleus de la Minusca, la route est bitumée en enduit superficiel. Cependant pour gagner le marché tournant, la route reste fortement détériorée. On y trouve des nids de poules, des eaux stagnantes et de la boue, rendant ainsi la circulation difficile. Bloqués sur une moto embourbée, Chantal s’en plaint. « Nous sommes quand même derrière un aéroport. Le gouvernement doit réhabiliter cette route. A chaque fois lorsqu’il pleut, on a de difficultés pour circuler librement. Les motos ont de la peine à passer par là. Pour aller à l’hôpital, au marché et même à l’école, c’est très difficile », déplore-t-elle.
A quelques mètres de là, se trouve une mère de famille qui indique avoir été victime d’un d’accident du fait de cette dégradation.
« J’ai eu un accident sur cette voie »
« J’ai un triste souvenir de cette route. Actuellement j’ai une entorse au niveau de la hanche droite. Il y a 3 semaines, j’ai eu un accident sur cette voie. Chaque jour de gros camions passent ici. Mais, la route n’est toujours pas réhabilitée. Je ne sais pas si le gouvernement nous a oubliés », se lamenteNathalie, une riveraine de l’axe.
Si ce mauvais état de la route est déploré par les usagers, certains accusent l’inaction de l’Office national du matériel. « Chaque jour de gros camions bennes de l’ONM [Office national du matériel] transportent des latérites et passent sur cette route dégradée. Mais, cette entreprise ne pense même pas à la réhabiliter », accuse Mermoz.
Pour l’Office national du matériel, la réhabilitation de cet axe n’est qu’une question de volonté.
« Elles pourraient s’associer à nous »
« Nous avons des camions chargeurs qui vont là-bas. C’est normal que nous puissions de temps en temps la[route] réhabiliter. Mais plusieurs autres entreprises partent là-bas pour extraire de la latérite. Celles-ci pourraient éventuellement s’associer à nous pour que nous puissions réhabiliter cette route », indique Mathias Mano, directeur général de l’ONM.
En attendant la réhabilitation cette voie, les usagers continuent de peiner tout en enregistrant au quotidien des accidents de la route.
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