Des poches d’insécurité sont de plus en plus signalées dans le Nord et le Nord-ouest de la République centrafricaine. Selon les derniers constats, des hommes armés se réorganisent et prennent pour cible des Forces armées centrafricaines et des artisans miniers. Ce regain d’insécurité inquiète plus d’un, à trois mois des élections locales.
La situation sécuritaire reste volatile dans les préfectures de Lim-Pendé, l’Ouham-Pendé, l’Ouham-Fafa, l’Ouham et dans une partie de la Nana-Mambéré. Ces zones du Nord et du Nord-ouest sont considérées comme le bastion du mouvement 3R, membre de la CPC (Coalition des patriotes pour le changement). Le 2 juillet dernier, les hommes de 3R ont perpétré une attaque meurtrière contre une position des Forces armées centrafricaines au village Ngoutèrè à 45 km de Bocaranga dans l’Ouham-Pendé. L’assaut a couté la vie à plus de 15 personnes, dont 5 militaires, selon des sources locales.
Recrudescence de violences
Quelques jours avant, 5 personnes, dont quatre artisans miniers de nationalité burkinabè, ont été tuées dans un chantier minier à Kouki (sous-préfecture de Nana-Bakassa) par des hommes armés assimilés aux éléments de la CPC.
Entretemps, des habitants des villages Miamani et Diki, dans le Bamingui-Bangoran, avaient alerté l’opinion sur le regroupement massif d’hommes en armes dans leur région, tout en appelant Bangui à l’aide. De Lim-Pendé à l’Ouham-Pendé, en passant par l’Ouham-Fafa, les populations ne cessent de dénoncer les violences armées dont elles font l’objet.
Dans ces conditions sécuritaires confuses, l’opposition démocratique a dénoncé un manque flagrant de volonté politique des autorités quant à la protection des civils dans ces régions. Par ricochet, le gouvernement voit derrière cette situation la mainmise de certains opposants derrière cette persistante de l’insécurité. Même si son porte-parole a condamné les récentes attaques et a annoncé des dispositions en cours pour lutter contre le regain d’insécurité, des hommes armés eux, poursuivent leurs actions sur le terrain, notamment dans des chantiers miniers.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur la RCA, fin juin dernier, la cheffe de la diplomatie centrafricaine, Sylvie Baïpo Temon avait demandé à l’Onu de se joindre au gouvernement centrafricain pour lutter contre les causes de ce conflit et les sources de ravitaillement des groupes armés.
Pour sa part, Aristide Briand Reboas, ancien ministre de la Jeunesse et analyste politique, indique que ces rebelles sont désormais dans une guérilla et donc, l’armée doit pouvoir changer de tactiques face à ses agresseurs. A trois mois des élections locales et municipales, l’on s’interroge sur la tenue paisible des scrutins sur tout l’ensemble du territoire national.
-Lire aussi : Centrafrique : l’ANE, confiante dans l’organisation des élections locales