Depuis près de deux mois, la pluie se faire rare à Bangui et dans sa périphérie. Si l’eau est vitale, son absence impacte gravement la germination et la survie des cultures dans les champs. C’est le cas au village Djabarona, à 45 km au Nord-ouest de Bangui, l’impact de cette absence est visible dans les plantations.
Des plantations à perte de vue, mais dominées par la couleur jaune. Des cultures vivrières telles que manioc, maïs et arachide jaunissent et sont en train de flétrir dans les champs. Les premières pluies de mars et avril ont piégé les agriculteurs de Djabarona.
« Le sol est trop dur »
« Après le labour, nous avons planté du maïs, du manioc et de l’arachide. Mais comme il n’y a pas de pluie, les plantes ont du mal à germer. Comme vous le constatez, ça ne peut pas bien pousser parce que le sol est trop dur », déplore Diane Astra, une cultivatrice. « Ici à Djabarona, il n’y a que des montagnes. Il faut aller à 7 kilomètres plus bas pour avoir le sol arable. Comme il ne pleut pas, une partie de nos produits est en train de périr dans les champs. L’arachide et le maïs jaunissent. Dieu merci, il y a eu un peu de pluies ces derniers temps. Et ça commence à repousser », indiqueOumarou, un autre cultivateur.
Toutefois, la perte est immense chez certains agriculteurs. Lesquels évoquent d’autres causes de sècheresse de leurs produits.
« Obligés de vendre du fagot »
« Si on sème, c’est difficile que ça pousse. Après le passage des bœufs, le sol se compacte et n’est plus productif. Si on plante, il est difficile que ça germe. On est obligés de vendre du fagot pour subvenir aux besoins des enfants. Nous demandons aux autorités de nous affecter un terrain sur lequel nous puissions bien cultiver » suggère plaintif, Jean Didier alias Kakaboyé.
Habituellement, la période de semi s’étend d’avril à juin. Mais en mi-juillet, les agriculteurs ne comprennent pas pourquoi les pluies ne sont pas au rendez-vous. Du côté du ministère de l’Agriculture, l’on indique qu’un nouveau calendrier agricole est en cours d’élaboration, même si cet argument de date pas d’aujourd’hui.
« Compenser la perte de l’année »
« Pour reprendre le calendrier agricole, il faut faire des essais dans différentes zones et à différentes dates. Et cela prend du temps. Toutefois, l’Etat a mis en place la direction d’appui aux organisations paysannes. Quand quelqu’un cultive et que ça ne marche pas, il peut se rapprocher de ce service. Lequel le mettra en contact avec d’autres ONG pour l’appuyer et chercher à compenser sa perte de l’année agricole », assure Stève Mbenda, directeur de l’Institut centrafricain de recherche agronomique.
Les habitants de Djabarona sont, pour la plupart, des retournés peulhs éleveurs qui se sont reconvertis en agriculteurs. Mais ces paysans, qui dénoncent la qualité du sol et la perturbation du climat, demandent au gouvernement de leur affecter une parcelle favorable à la culture.
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