La ville de Bangui ne dispose pas de cimetière public depuis plus d’une décennie. Ce manque pousse certaines personnes à enterrer les corps de leurs proches près des maisons d’habitations ou dans des fermes familiales. Une pratique qui pourrait entrainer un risque sanitaire pour la population.
Après la fermeture ces dernières années des cimetières de Ndress à l’Est et de Nzila au Sud-ouest de Bangui pour manque d’espace, l’inhumation des corps pose un problème à la population de la capitale centrafricaine et de ses environs. Certaines personnes enterrent leurs proches dans leurs concessions. Tandis que d’autres sont obligées de se rendre dans leurs villages natals ou dans des fermes familiales pour les enterrements.
Manque de volonté politique ?
« Nous sommes arrivés à Nzila pour enterrer un parent mais il n’y avait pas de place. On nous a même interdits de l’inhumer. Du coup, on s’est vus obliger de nous rendre au village natal pour le faire. C’est là toute la difficulté », déplore Kévin Maxime Domozande.
Une situation qui préoccupe Joseph Bendounga, député de Bimbo 3, et il pointe du doigt un manque de volonté politique des autorités.
« C’est moi qui ai eu à déclasser le cimetière de Ndress et j’ai demandé au gouvernement d’aider la municipalité de Bangui pour pouvoir doter la capitale de cinq cimetières. Malheureusement, cela est relégué aux oubliettes par les autorités politiques », dénonce-t-il.
Des retards enregistrés
Cependant, la Mairie de Bangui indique qu’un nouveau site a été identifié au village Kpalongo dans la commune de Bimbo mais reconnait des retards dans la mise en œuvre.
« On a identifié un site vers Kpalongo mais sa mise en valeur est retardée à cause de la procédure d’indemnisation des occupants traditionnels. Dans très bientôt, ce problème d’inhumation des corps par les centrafricains sera résolu », annonce John Michael Yavoui Nanguindo,Chargé des Affaires Juridiques et du Contentieux à la mairie de Bangui.
Une information confirmée par la Minusca. Selon Florence Marshal, porte-parole de la Mission onusienne en Centrafrique, la division des affaires civiles est en charge du dossier.
Entretemps, les travaux d’aménagement du site de Louga dans la circonscription de Bimbo 3, sont interrompus depuis plus de 3 ans. Ce premier projet pour doter la ville de Bangui en cimetière public, entrepris conjointement par la municipalité de Bangui et la Minusca est farouchement contesté par les occupants traditionnels du site.
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