Quelques organisations syndicales contestent, à travers un communiqué conjoint, le choix et le vote de leurs représentants lors d’une élection sociale en mai dernier. Elles dénoncent l’opacité dans le processus électoral organisé par le ministère en charge du travail. Cependant, le département mis en cause les qualifie d’un groupe d’agitateurs et non représentatif.
Ce bras de fer opposant plusieurs centrales syndicales au ministère du travail, de l’emploi et de la protection sociale, a déjà duré près de trois mois. Dans leur plainte, les organisations syndicales, signataires du communiqué conjoint, accusent le gouvernement de n’avoir pas respecté les règles de consensus dans l’élection de leurs représentants.
Les responsables syndicaux dénoncent une équipe « cooptée par le département de tutelle » et exigent l’annulation du processus.
Un choix sans consensus
« Cette élection sociale qui devait regrouper tous les mouvements syndicaux n’a pas été faite dans la transparence. Madame la ministre du travail nous a demandé de nous inscrire et d’apporter les documents régissant les centrales syndicales en République centrafricaine. Nous les avons fournis mais malheureusement à notre grande surprise, elle a tout simplement choisi des gens sans notre consensus. Nous demandons l’annulation pure et simple de ces élections », réclame Pierre-Clavain Ngbokoli, secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs de Centrafrique (CDTC).
Des entités non-représentatives
De son côté, la ministre du travail, Michèle Mouanga, insiste sur les critères de représentativité définis par l’Organisation internationale du travail (OIT) et le gouvernement. Ce qui, selon elle, disqualifie ceux qui dénoncent ce processus.
« Le processus de détermination de la représentativité syndicale a été conduit avec l’ensemble des partenaires sociaux, le patronat et toutes les organisations des travailleurs. Ce processus a été inclusif avec l’accompagnement à chaque étape de l’OIT. Les rapports d’étape des travaux et toutes les données actualisées sur les fichiers syndicaux sont disponibles. Un arrêté a fixé les critères de représentativité des centrales syndicales, ce que le gouvernement n’a fait que respecter », répond le membre du gouvernement.
Les organisations syndicales mécontentes souhaitent l’implication du Premier ministre pour décanter cette situation.
La représentation syndicale contestée est composée de 6 personnes. Elle dispose d’un mandat de 4 ans à compter du 24 mai 2024.
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