Attention, les images prétextant montrer des patients de la variole du singe en Centrafrique sont hors-contexte  
Image d'un patient souffrant de Monkeypox placé hors-contexte en RCA.

Attention, les images prétextant montrer des patients de la variole du singe en Centrafrique sont hors-contexte  

  • Ces derniers temps, des images de patients avec de boutons et des blessures sur les corps circulent en boucle sur les réseaux-sociaux les présentant comme les victimes centrafricaines de la variole du singe.
  • Ces images sont relayées après que le pays a été placé sous surveillance épidémique de la variole du singe depuis le mois de juillet.
  • Des recherches inversées d’image nous renseignent que ces photos ont été prises en République démocratique du Congo (RDC), mais elles ne sont pas récentes en République centrafricaine (RCA).
  • Le ministre de la santé précise que ces images ne sont pas celles des patients pris en charge en RCA.
  • En conclusion, les images des personnes atteintes de la variole du singe avec des éruptions cutanées ne sont pas de la République centrafricaine (RCA).

Depuis quelques jours, une série d’images des malades avec des boutons sur le corps est largement partagée sur Facebook, dans des groupes WhatsApp et utilisées pour des articles sur des sites internet et journaux en papier.

Des internautes allèguent qu’il s’agit des images des patients affectés par la variole du singe à Bangui.

Ces images resurgissent dans un contexte où l’épidémie de Monkeypox, maladie encore appelée variole du singe est déclarée en République centrafricaine par les autorités sanitaires, le 23 juillet dernier. Selon le ministre de la santé, le foyer de cette maladie est enregistré dans une partie du 6e arrondissement de Bangui.

Captures d’écran de deux des images relayées dans un groupe WhatsApp

En vue de démêler le vrai du faux, la cellule d’investigation #StopATènè de Radio Ndeke Luka s’est intéressée à la vérification de ces images à travers quelques outils de recherche. Des analyses approfondies révèlent que ces images en circulation ne sont pas celles des malades vivant en République centrafricaine.

Des images hors contexte

Après des recherches approfondies avec des outils de vérification d’images et des vidéos comme Google Reverse Image, Yandex, Lens et Whopostedwhat, nous remarquons que les photos dont il est question, ont été publiées pour la première fois par des internautes congolais le 9 juin 2024. L’un a indiqué dans sa publication : « Enfin notre jeune homme qui était dérangé par cette maladie est décédé » et l’autre a alerté sur sa page que : « La variole de Singe ou Monkeypox est une réalité au Sud-Kivu et c’est un danger. Respectez ces gestes barrières pour barrer sa chaîne de contamination… »

Captures d’écran de publications de FIZI TUKO SANA et James Mukeshaba

Interrogé par Radio Ndeke Luka à propos, le ministre de la santé, Dr Pierre Somse, a précisé que ces clichés ne sont pas ceux des patients hospitalisés en Centrafrique.

« Je sais très bien qu’il y a une panoplie d’images qui circulent, montrant les sexes et les corps de personnes envahies par de plaies et des boutons. Ces images viennent de la République Démocratique du Congo », a clarifié Pierre Somsé ministre de la santé et de la population.

D’après nos recherches, l’une des images a illustré un article de nos confrères de la RDC du site web Kivu Morning Post en date du 10 juin 2024 dont le titre et son lien sont : « La ville de Goma atteinte par la variole de singe https://kivumorningpost.cd/2024/06/10/nord-kivu-la-ville-de-goma-atteinte-par-la-variole-du-singe/ ».

Dans cet article, l’auteur a alerté sur le premier cas de variole du singe signalé dans le Nord-Kivu, une ville de la RDC.

Capture d’écran de la publication du site web Kivu Morning Post

En conclusion, les images présentant des malades de Monkeypox avec des éruptions cutanéessous forme de petites tâches comme étant en Centrafrique sont placées hors-contexte. Elles sont publiées bien avant en République Démocratique du Congo où l’épidémie de Monkeypox a été déclarée en début juin. Avant de partager une image, vérifier d’abord son authenticité !

#StopATènè, la cellule qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en République centrafricaine.

Sources :

  • Vérification sur le moteur de recherches Google Lens
  • Interview avec le ministre de la santé et de la population, Pierre Somsé
  • Vérifications Moteurs de recherches YANDEX et Whopostedwhat