Les procès intentés par le Mouvement de Libération du Congo (MLC) contre ses propres soldats pour leurs exactions en République Centrafricaine étaient fictifs. Ces procès visaient simplement à rassurer la communauté internationale. Bemba voulait par là se dédouaner. Ces propos sont tenus il y a quelques jours par le témoin « 45 », un haut cadre du Mouvement pour la libération du Congo (MLC). Il a été cité par l’accusation dans le procès du Sénateur congolais Jean-Pierre Bémba.
Selon le témoin « 45 », « chaque fois que les troupes du MLC prenaient une localité, il était question d’exactions, de pillages, de viols, et de meurtres. Il fallait faire quelque chose pour sauver l’image du MLC qui était ternie, et dégager la responsabilité militaire du MLC. C’est pour cette raison qu’un procès a alors été organisé, début 2003 ».
Le témoin a ajouté que « l’accusé était sous une forte pression de la part des ONG, des médias, de la communauté internationale et qu’il cherchait des moyens pour s’en sortir ».
Poursuivant sa déposition, le témoin a affirmé que le point de vue de Bémba était qu’il était victime d’un complot et que les choses étaient amplifiées. Selon lui, « Jean-Pierre Bemba disait qu’il y avait une campagne de déstabilisation contre lui, parce que son intervention avait entravé les intérêts français et que la France ne voulait plus du président Patassé».
Mais pour la défense de Jean Pierre Bémba, « les procès conduits contre des soldats du MLC ont démontré que l’accusé n’était pas responsable des exactions commises en 2002 et 2003 par ses troupes en Centrafrique, commises par des éléments incontrôlés qu’il a lui-même fait juger. Et la défense de poursuivre que les éléments du MLC avaient été envoyés en Centrafrique pour soutenir le président d’alors, Ange-Félix Patassé, menacé par une rébellion ».
Le témoin « 45 » a été le Trente-septième appelé par le procureur depuis le début du procès, en novembre 2010. Il a déposé pendant quatre jours, essentiellement à huis-clos.
Le procureur compte appeler encore trois témoins à la barre. Ce sera ensuite au tour des représentants des victimes de citer leurs propres témoins. Le procès de Jean-Pierre Bemba s’est ouvert le 22 novembre 2010. Il a été accusé de crime contre l’humanité et crimes de guerre en 2002 et 2003 en Centrafrique.
Les éléments du MLC ont été appelés pour secourir justement le régime de Bangui d’alors, menacé par une rébellion dirigée par l’actuel Chef de l’Etat François Bozizé.