Plus d’un millier de personnes constituées essentiellement de femmes ont marché ce matin pour témoigner leur soutien aux forces armées centrafricaines dans leur traque contre Baba Ladé.
Il s’agit d’une marche dite de « soutien aux Forces Armées Centrafricaines (FACA) contre les chefs de guerre Baba Ladé du Front Populaire pour le Redressement (FPR) et Joseph Kony de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Elle a été agrémentée par les fanfares Kimbanguistes, sous un soleil doux.
Sont aussi associés à cette marche : élèves, étudiants, organisations des centrales syndicales, partis politiques voire la société civile. Sur des pancartes et banderoles on peut lire entre autres « non à Baba Ladé et aux Tongo-Tongo, nous ne voulons plus de Joseph Kony et Baba Ladé sur notre territoire, nous sommes contre une prise d’otage de notre territoire par des étrangers de ce genre ».
Pour galvaniser les FACA dans leur lutte contre ces rebelles, les marcheurs ont emprunté différentes principales artères de la capitale avec un point de jonction au Palais de la Renaissance. Un mémorandum a été remis au président centrafricain François Bozizé à travers le Secrétaire Général du Gouvernement.
Selon certains marcheurs interrogés par Radio Ndeke Luka, « la patience à ses limites, trop c’est trop. C’est une marche revendicative pour exiger le départ pure et simple de ces malfrats qui pillent, tuent, violent et volent les paisibles citoyens centrafricains. Le pays devrait se lever comme un seul homme pour chasser ces rebelles tchadien et ougandais ».
Margueritte Pétrokoni Zézé, ministre des affaires sociales, a reconnu que « la ville de Bangui vit dans une quiétude par rapport à plusieurs villes de certaines provinces en proie à une insécurité grandissante. Cette marche témoigne de la bonne volonté des centrafricains à contribuer à la consolidation de la paix ».
De son côté Albert Besse, ministre et Secrétaire Général du Gouvernement affirme que « le gouvernement est surpris par ce geste spontané initié par l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA). Il s’agit d’un amour engagé par ces marcheurs pour leur pays. Le soutien n’est non seulement pour les FACA, mais aussi pour le gouvernement qui se bat pour un retour durable de la paix sur son territoire. Une manière de redonner confiance aux populations affectées par les exactions de ces rebelles étrangers ».
Quand à Jean-Edouard koyambounou, porte parole du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011 (FARE-2011), « au lieu qu’on puisse mette en avant l’armée nationale, c’est celle étrangère qui est venue sur notre demande sévir. Parce que nous avons des parents, militants sur le théâtre des hostilités. Les témoignages qui nous parviennent font état d’importantes pertes en vies humaines d’innocents. Nous condamnons la réaction tardive du gouvernement qui a laissé Baba Ladé de mieux s’organiser. Toutefois, mieux vaut tard que jamais. Nous saluons le patriotisme des FACA et les invitant à faire une distinction entre civile et militaires lors de leur traque ».
A titre de rappel, une attaque conjointe Armées tchadiennes et centrafricaines a été menée le 23 janvier dernier contre les bases de Baba Ladé de Ouandago et Kondavo, des localités situées à Kaga Bandoro (nord). Une traque qui avait non seulement déstabilisé les positions du rebelle tchadien, mais aussi l’a mis en déroute.
S’agissant de la chasse engagée par le gouvernement contre les rebelles de la LRA dans l’extrême-est du pays, 100 soldats américains ont été déjà déployés sur le terrain. Ils travailleront avec les forces de défense des pays touchés par le seigneur de guerre Joseph Kony.