Maxime Mokom, ancien chef milicien Antibalaka, arrêté puis libéré en octobre 2023, réclame désormais des dommages et intérêts à la Cour Pénale Internationale (CPI). Après avoir passé 19 mois en détention, les charges contre lui ont été abandonnées par le procureur de la CPI en raison de l’indisponibilité des témoins.
Accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des faits survenus entre 2013 et 2014 en Centrafrique, Maxime Mokom exige aujourd’hui une compensation de 3 millions d’euros, soit près de 2 milliards de FCFA, à la Cour Pénale Internationale.
Cette demande a été formulée par son avocat, Phillip La Rochelle, qui a expliqué les raisons de cette requête. Selon lui, l’arrestation de Mokom repose sur des preuves falsifiées, fabriquées dans le cadre de son opposition au président Faustin-Archange Touadéra, avec la complicité du procureur. « Nous demandons des dommages et intérêts en vertu de l’article 95 du Statut de Rome, car cette arrestation s’appuie sur des preuves montées de toutes pièces à cause de son opposition au président Touadéra. Non seulement en raison des actions du procureur, mais aussi des juges impliqués », a précisé La Rochelle.
Maxime Mokom, qui avait été inculpé sous 20 chefs d’accusation, a vu ces charges retirées lorsque le procureur a déclaré qu’il n’y avait plus de témoins disponibles et qu’il ne possédait plus de preuves suffisantes pour le condamner. Après sa libération, Mokom a déposé une demande d’asile dans un pays européen, mais cette demande reste sans suite jusqu’à présent. Cette demande de compensation de Mokom intervient peu de temps après l’audience concernant la déclaration non assermentée de Patrice Edouard Ngaïssona, un autre ex-leader des Antibalaka maintenu aussi à la prison de la CPI pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’il aurait commis en République centrafricaine entre 2013 et 2014.
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